C’est une première : Sciences Po Paris formera tous·tes ses étudiant·es aux enjeux climatiques et environnementaux. Le cours obligatoire Culture écologique dispensé aux étudiant·es de première année vise à leur fournir des outils pour comprendre les défis écologiques et les préparer à agir dans leur future vie professionnelle.
Lundi dernier, l’institut d’études politiques (IEP) de Paris a inauguré son premier cours obligatoire dédié aux enjeux écologiques. Les 1700 étudiant·es de première année suivront donc une formation de 24h, intitulée Culture écologique, pour aborder les enjeux environnementaux et climatiques à travers l’histoire, le droit, la sociologie ou encore les relations internationales.
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Le cours a été pensé par Pierre Charbonnier, docteur en philosophie et chargé de recherche au CNRS. L’objectif est de permettre aux étudiant·es d’avoir les outils pour comprendre les crises environnementales, et leur enseigner un panorama des réflexions actuelles sur le sujet. « Je ne suis pas là pour leur dire : voilà quelles sont les solutions ou la ligne que vous devez suivre. Je leur montre des dilemmes, des controverses, et les différentes positions existantes » explique Pierre Charbonnier au micro de France Info.
Transformer l’enseignement supérieur pour intégrer les enjeux écologiques
En plaçant l’écologie au cœur de sa formation, Sciences Po souhaite préparer ses étudiants à agir, en tant que citoyen·nes, et dans leurs futurs métiers. « C’est à la fois une nécessité éthique et professionnelle, car il ne sera plus possible d’exercer un poste de dirigeant sans être formé sur ces sujets » commente Mathias Vicherat, directeur de Sciences Po.
À l’heure où une partie des jeunes diplômé·es appellent à « déserter », cette initiative témoigne de la transformation progressive des universités françaises. En 2018, plus de 30 000 étudiant·es, provenant de plus de 400 établissements, avaient signé un « Manifeste des étudiants pour un réveil écologique » appelant les universités à intégrer les enjeux de la transition écologique dans leurs formations. Les auteur·ices du manifeste ont depuis participé à la rédaction du rapport Jean Jouzel, qui servira de base à la réforme écologique de l’enseignement supérieur et de la recherche voulue par la ministre Sylvie Retailleau.