Ce week-end, la Cité de l’Économie de Paris organise la troisième édition de son festival Écocotiers. Trois jours d’une programmation accessible à tous·tes, destinée à « penser et d’interroger les grandes idées économiques par le prisme du théâtre, de la BD, de l’humour ou encore de la danse ». Discussion avec Aurélie Passerel, programmatrice du festival.
À la Cité de l’Économie, dans le 17e arrondissement de Paris, le festival Écocotiers est de retour du 25 au 28 avril 2024. Avec une programmation faite de conférences, d’ateliers ludiques et de spectacle vivant, le musée brouille les frontières entre les espaces de réflexion, de création et de divertissement pour démocratiser l’économie et donner des clés pour penser la société de demain au prisme de la crise écologique.
On retrouvera ainsi une trilogie de spectacles de la compagnie Les Barbares, intitulée Les surfeurs de l’économie, tentant d’expliquer avec humour et pédagogie la finance, la monnaie et même de se lancer dans une brève histoire des pensées économiques. De son côté, la compagnie Zygomatic s’attaquera à l’urgence climatique et à l’effondrement de la biodiversité par le rire, à travers son spectacle Climax.
Quand la culture rencontre l’économie
Samedi après-midi, les visiteur·euses pourront écouter le nouveau spectacle de l’activiste Thomas Brail, aux côté de la designeuse Emma Varichon du conteur Abdelghani Benhelal et du pianiste Patrick Scheyder – co-créateur du mouvement de l’écologie Culturelle – : Des Jardins et des hommes : éloge de la forêt.
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Des « ateliers d’Art d’Éco » se tiendront tout le week-end pour inviter le public à créer des œuvres à partir de concepts abstraits tels que « croissance », « dette », « marchés », « échanges ». « Quand la créativité, le jeu et la fête s’en mêlent, cela donne un festival unique en son genre, à savourer sans modération » s’enthousiasme le directeur du musée, Philippe Gineste.
Le festival accueille également des conférences plus conventionnelles, avec entre autres la philosophe Valérie Charolles et l’économiste Yann Algan autour de la question « 2050, vers une économie durable », ou la conférence éco-média « Quand la société rebat les cartes du travail ». Mais toujours en prenant soin de rendre les discussions abordables pour tous·tes.
On en discute avec Aurélie Passerel, responsable programmation et production culturelle de la Cité de l’Économie.
Comment la compréhension de l’économie peut-elle aider les citoyen·nes à mieux appréhender l’urgence écologique ?
Aurélie Passerel : Dans l’imaginaire collectif, l’économie rime avec chiffres, pourcentages et courbes, mais en réalité, c’est bien une science qui permet d’analyser les mécanismes de notre vivre-ensemble, au même titre que la sociologie, l’histoire ou la philosophie.
Comprendre l’économie c’est comprendre les rouages du monde globalisé dans lequel nous vivons et avoir les clefs pour mieux cerner les enjeux sociétaux et environnementaux. Si la prise de conscience de la crise climatique est partagée, il s’agit maintenant de voir comment la finance et l’économie peuvent œuvrer à la transition écologique urgente et nécessaire.
En quoi les arts et la culture peuvent-ils aider à rendre l’économie plus abordable et ludique ?
L’une des missions principales du Festival Écocotiers est de faire entrer l’économie dans le champ culturel et artistique. Il ne s’agit pas de se confronter à cette science obscure et complexe pour beaucoup d’entre nous, mais de s’en approcher doucement, de faire un pas de côté, de s’amuser aussi.
L’économie détient les leviers de transitions et de changements qui peuvent nous aider à faire face aux problématiques environnementales. Son rôle est fondamental. Pendant le festival, artistes et spécialistes vont tenter de nous donner les clefs de compréhension nécessaires pour éveiller nos consciences. L’art est un média très puissant pour cela.
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Comment cela s’illustre-t-il dans la programmation du festival Écocotiers ?
Pendant le festival, les temps de réflexion, de débats, et les temps de respiration artistique alternent, le sérieux et le joyeux s’entremêlent.
Les visiteur·euses pourront rire de la crise climatique dans le spectacle Climax ou de sujets tels que la finance et la monnaie avec la co-production théâtrale Les surfeurs de l’économie, éveiller leur esprit d’engagement avec le pianiste Patrick Scheyder et l’écoute de textes de George Sand sur la forêt, visiter le musée avec le comédien Léon Bonnaffé transformé en agent immobilier littéraire et loufoque…
Programme complet, billetterie et informations pratiques sur le site de Citéco.