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Les festivals et salles de concert font le bilan (carbone) pour réduire leur empreinte écologique

par Pioche! Magazine
16 avril 2024

©SebastienErvi

Avec le projet Déclic, 18 festivals, salles de concert et autres structures des musiques actuelles représentatives de leur secteur ont réalisé un bilan carbone. Sans surprise, les déplacements du public et des artistes, dominés par la voiture, sont au cœur du tableau. Mais en les regardant bien, ces bilans peuvent ouvrir la porte à des pistes d’actions concrètes à l’échelle du secteur.

En février 2023, les 600 structures des musiques actuelles représentées dans le Syndicat des musiques actuelles (SMA) et la Fédération des lieux de musiques actuelles (FEDELIMA) lançaient le projet Déclic autour d’un mot d’ordre : « Décarbonons le live collectivement ! ». Un an plus tard, 18 bilans carbones de salles de concert, festivals, producteur·ices et centres de formation représentatifs du secteur offrent un état des lieux inédit de l’empreinte environnementale des musiques actuelles en France.

On découvre ainsi qu’une salle de concert du panel émet en moyenne 570 tonnes de CO2e par an, et qu’un festival émet 742 tonnes – respectivement 160 et 208 aller-retour Paris-New-York en avion. Cela représente environ 17 et 46 kg CO2e par spectateur·ice – soit 78 et 211 km en voiture thermique. Malgré les grandes disparités du panel, ce travail de comptabilité mené par l’agence Ekodev met en lumière le poids des mobilités et l’influence de la taille des structures dans les empreintes carbone.

Mesurer pour agir

Parmi les 18 structures, on retrouve huit salles de concert, de l’occitane Art’cade (200 places) à la Nancéenne L’autre Canal (1 300 places), cinq festivals, dont le Festival de Thau (2 500 personnes/jour) et les Nuits Secrètes (20 000 personnes/jour), quatre structures de production (Gomette, Bi:Pole, la Curieuse et l’Armada) et l’école du Centre d’expressions musicales (CEM). Un panel issu des quatre coins de l’hexagone et de La Réunion, enrichi de huit structures supplémentaires ayant déjà réalisé un bilan carbone.

Ces données nourriront les phases suivantes du projet Déclic : définir une stratégie globale à l’échelle du secteur et des leviers d’action adaptés à chaque type de structure. Financé dans le cadre de l’appel à projets « Alternatives vertes » porté par le ministère de la Culture avec le Plan France 2030, le projet s’inscrit dans les objectifs de la Stratégie Nationale Bas Carbone.

La voiture, ennemie numéro 1 ?

La somme des mobilités représente 89% des émissions de gaz à effet de serre d’une structure de production moyenne, 69% de celles d’un festival, 55% de celles d’une salle de concert et 44% de celles du CEM. La priorité d’action semble donc claire. Mais derrière ces données se cache une grande hétérogénéité de situations et de facteurs déterminant les choix de mobilité.

À lire aussi : Festivals en mouvement : comment passer la seconde sur les mobilités durables

Vient d’abord la mobilité des publics, largement dominée par la voiture thermique. Dans les villes, les transports en commun ne sont utilisés que pour 15% des déplacements vers les salles de concerts urbaines, et moins d’un tiers pour ceux vers les festivals. À l’exception du bon élève marseillais, le festival Le Bon Air, qui voit ce chiffre grimper à 85%, lui permettant d’afficher un bilan carbone par visiteur deux fois inférieur à la moyenne (20 kg CO2e).

Cette omniprésence de la voiture est en partie explicable par les lacunes des transports en commun. Mais le cas de certaines salles de concert qui affichent de hauts taux d’utilisation de la voiture malgré leur accessibilité en tramway encourage à prendre en compte le poids des habitudes et de l’imaginaire d’autonomie et de plaisir associé à la voiture, comme l’ont récemment proposé les chercheur·euses de la coopérative Sociotopie qui travaillent sur les mobilités des festivals.

Répartition moyenne des émissions de GES par poste

Questions d’échelles

L’étude invite également à prêter une attention particulière à la provenance des publics, en partie influencée par les choix de programmation. Certains festivals à l’esthétique précise comme le Hadra Trance Festival (psytrance) attirent ainsi un public plus lointain, donc plus émissif et tenté de prendre l’avion. Il en est de même pour les structures qui programment d’importantes têtes d’affiches, ou pour les festivals à la programmation foisonnante.

En ce sens, les chiffres d’Ekodev font apparaître que les structures les plus émissives sont généralement les plus grandes. Pour les festivals et salles de concert, cela s’explique principalement par le fait que plus la jauge est grande, plus les spectateur·ices et les artistes viennent de loin. De même, plus une structure de production est grande, plus elle travaillera avec des artistes internationaux qui prennent régulièrement l’avion et jouent dans de grandes salles.

À lire aussi : Transition écologique : jusqu’où peut-on demander à la culture de faire le job ?

Les achats, second poste d’émission des salles de concert (21%) et des festival (27%) principalement gonflés par la restauration et les boissons, se révèlent aussi dépendants, de manière presque linéaire, de la taille des jauges, confirmant une corrélation entre échelle et empreinte carbone.

Sur la mobilité des artistes qui représente 4% du bilan carbone des festivals et 14% de celui des salles de concert, les bilans carbone font apparaître l’ampleur du travail à accomplir. L’avion reste la norme pour la majorité des festivals en zone urbaine (49% pour Le Bon Air, 55% pour Les Suds et 46% pour le Festival de Thau), et le train représente moins de 20% des distances parcourues par les artistes pour se rendre dans les salles de concert urbaines, donc dotées d’une gare à proximité.

Retrouvez les bilans carbone détaillés et plus d’informations sur le site du projet Déclic.

Tags : FestivalMobilitéTransition écologique

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