L’artiste américaine Pamela Longobardi crée des sculptures et des installations artistiques à partir de déchets collectés sur les plages du monde entier. Une manière d’alerter sur les dégâts de la pollution plastique dans les océans.
« Chaque objet peut devenir un message de l’océan – un poème, un code, une métaphore, un avertissement. » Dans une tribune publiée dans The Conversation, l’américaine Pamela Longobardi partage son travail d’artiste engagée contre la pollution plastique. Depuis plus de 15 ans, elle parcourt les plages pour collecter des objets rejetés par les océans et les transformer en œuvres d’art.
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L’artiste est à l’origine du Drifters Project, un mouvement collaboratif mondial visant à collecter les déchets et à utiliser l’art pour alerter sur les dégâts du plastique, ce « matériau fantôme qui hante les océans ». Les participants au projet se perçoivent comme des « détectives ou des médecins légistes qui enquêtent sur un crime contre la nature ».
Des traces archéologiques de l’ère du plastique
De Venise à New York en passant par la Chine et le Costa Rica, Pamela Longobardi expose ses œuvres aux quatre coins du monde. Elle fait entrer les déchets de l’océan dans les musées à travers des installations et des sculptures qui donnent à voir la forme concrète et l’ampleur de la pollution plastique. Son travail a notamment été récompensé par le prestigieux Hudgens Prize.
Filet de pêche, bouteille, mégot, cotons-tige… Les déchets exposés nous rappellent les objets qui entourent notre quotidien. Parmi eux, on retrouve « des symboles de religion, de pop culture, de guerre, d’humour, d’ironie ou de chagrin » : chaque objet porte une histoire singulière que Pamela Longobardi nous invite à imaginer.
Cela provoque un sentiment d’étrange familiarité, très troublant pour le spectateur. Ayant autrefois une utilité précise, les objets ont été transformés par leur long voyage dans l’océan. Et sous le regard de l’artiste, ils deviennent de véritables « traces archéologiques de notre époque qui reflètent nos désirs, nos volontés, notre orgueil et notre naïveté ».
Au-delà de la création artistique, Pamela Longobardi s’engage au quotidien contre la pollution plastique des océans. En 2015, elle a initié le projet Plastic Free Island qui a permis de nettoyer toutes les plages de l’île de Céphalonie en Grèce. En s’appuyant sur la Plastic Pollution Coalition et les communautés locales, elle souhaite généraliser cette méthode en procédant « une île à la fois ».
Découvrez plus d’œuvres de Pamela Longobardi sur le site du Drifters Project.