Le puzzle peut-il redevenir tendance ? C’est en tout cas le pari d’un jeune Orléanais qui, à la faveur du confinement, a quitté son travail pour lancer Sulo, une « maison d’édition de puzzles illustrés », 100% made in France. Et l’idée fait un carton.
« Au départ, je pensais en vendre 3 ou 4 par jour maximum, mais ce week-end, j’ai reçu 55 commandes. Ma voiture est presque trop petite. » Entre l’emballage, les petits mots manuscrits de remerciement, les livraisons et les prochaines collections, Jean-Baptiste Viot est au four et au moulin. Il n’en espérait pas tant, lorsqu’à la faveur du premier confinement, il eut cette idée saugrenue : moderniser les puzzles, ce jeu vieux de plusieurs siècles, et les faire fabriquer en France.
En avril dernier, cet Orléanais de 28 ans quitte son emploi de directeur commercial et cherche en vain ce qui occupera désormais son quotidien. « Savoir ce qu’on veut faire de sa vie, c’est un peu comme l’amour : c’est quand on ne cherche pas qu’on trouve », retrace aujourd’hui Jean-Baptiste Viot. Car c’est en terminant un 1 500 pièces représentant un pont de Strasbourg que l’idée a germé. « Je me suis dit que ce n’était vraiment pas beau, et qu’il y avait certainement quelque chose à faire. »
Des puzzles écolos fabriqués en France
Quelques mois plus tard, cet ancien de Science Po Lyon et Science Po Lille créait Sulo – mot japonais pour « slow » – la première « maison d’édition de puzzles illustrés » fabriqués entièrement en France. S’il s’agit toujours d’assembler 1 000 petites pièces, l’image forme désormais une œuvre acidulée et pop dessinée par un illustrateur contemporain, dont la biographie et le travail se trouvent expliqués au dos des boîtes carrées. La première collection de cinq dessins est en vente depuis fin septembre, chacun en édition limitée à 500 exemplaires.
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Pour Jean-Baptiste Viot, la production devait dès le départ se faire en France. « Mes puzzles sont imprimés à Nancy, découpés dans l’Aube et livrés à Orléans, soit un parcours de 400 km, contre 15 ou 20 000 pour les productions chinoises, explique le jeune homme. On réduit l’impact carbone de la production, et on garantit des conditions de travail décentes. » Le carton et le papier proviennent de forêts gérées durablement, et la taille des boîtes est réduite. « Généralement les puzzles ont d’énormes boites, ça fait effet paquet de chips. Là, on a une boite adaptée au contenu qui diminue l’usage de carton. »
Si vous voulez vraiment du challenge, ça devrait vous occuper un peu !
Pourquoi un tel succès pour ce jeu d’antan ? Pour Jean-Baptiste, si l’arrivée de Noël et le retour aux activités d’intérieur d’hiver n’y sont pas pour rien, le nouveau confinement est indéniable. « On s’était rendu compte qu’il y avait eu une espèce de boom de l’intérêt pour le puzzle pendant le premier confinement, et on observe à nouveau cet intérêt » explique-t-il. Pour preuve, le quart des 2 500 copies éditées ont déjà trouvé preneurs en un mois.
La première série est pour l’instant toujours disponible en ligne ou dans une dizaines de boutiques en France, avant la nouvelle collection d’ici la fin d’année. Pour les coriaces, Jean-Baptiste Viot recommande le modèle Citrus, par l’artiste Ana Popescu, ou Space Ghetto, par Simon Landrein. « Si vous voulez vraiment du challenge, ça devrait vous occuper un peu ! » Plutôt bienvenu en cette période.
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