Le navigateur Stan Thuret vient d’annoncer qu’il arrêtait les compétitions pour se conformer à ses convictions écologiques. Il compte désormais utiliser son métier de cinéaste pour « tracer de nouveaux sillages et faire rêver à autre chose ».
« L’urgence climatique et l’effondrement de la biodiversité sont incompatibles avec la manière de vivre de la course au large et de la compétition. » Sur son compte Instagram, Stan Thuret ne passe pas quatre chemins pour annoncer son retrait définitif du circuit de course au large. Une décision audacieuse pour le navigateur de 35 ans, arrivé 25ème de la Route du Rhum en novembre dernier.
Malgré de très bons souvenirs des 7 ans passés à naviguer en compétition, le skipper français décrit son inconfort face au décalage entre ses convictions écologiques et son quotidien de compétiteur de haut niveau. « Je ne veux plus être tiraillé entre dire qu’il faut changer et ne pas changer moi-même. »
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En 2020, il avait cofondé l’association La Vague pour rendre la course au large plus éco-responsable. Il porte désormais un regard sévère sur ce milieu, qu’il décrit comme « des enfants qui jouent entre eux et se disputent le meilleur jouet sans regarder ce qui se passe autour ». Cette annonce lui permet de rappeler l’empreinte environnementale de son sport : la construction d’un bateau neuf peut émettre jusqu’à 600 tonnes de CO2e, sans compter « des centaines de milliers de tonnes pour l’organisation des courses ».
Le marin ne compte pas s’attarder longtemps sur la terre ferme. Il prévoit de continuer à naviguer en portant une démarche davantage artistique et engagée qui s’appuie sur son métier initial, cinéaste. « Je veux continuer à fabriquer des rêves, mais des rêves différents sur l’océan » confie t-il dans une courte vidéo postée sur les réseaux sociaux.