Moins de viande dans les assiettes, succès des légumineuses et plébiscite de mesures restrictives : le « Baromètre sur la consommation de viande » publié ce mardi par le Réseau Action Climat révèle l’évolution récente des habitudes et des attentes des Français·es, favorables à une alimentation plus durable.
Deux ans après la publication d’une première enquête nationale, le Réseau Action Climat s’est de nouveau associé avec l’institut Harris Interactive pour sonder les habitudes alimentaires des Français·es. Prenant à rebours les idées reçues et les polémiques, l’étude révèle une évolution importante des représentations et des pratiques autour de la consommation de viande.
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Si la proportion de personnes végétariennes reste stable, autour de 3%, la consommation quotidienne de viande a baissé de 6 points depuis 2021, ne concernant désormais plus qu’un quart des Français·es. Et plus de la moitié (57%) des interrogé·es déclarent avoir diminué leur consommation ces dernières années. Les plus gros consommateurs de viande s’avèrent être les jeunes hommes, et les consommateur·ices modéré·es (quelques fois par semaine ou moins) sont le plus souvent des personnes de plus de 50 ans.
Le Réseau Action Climat apporte plusieurs pistes pour expliquer ces constats. En commençant par l’inflation des prix, devenue la première raison de diminution de la viande, remplaçant les arguments liés à la santé qui étaient majoritaires en 2021. Mais dans un contexte où la majeure partie des Français·es (88%) se dit préoccupée par les enjeux environnementaux, la réduction de la consommation de viande s’explique aussi par la volonté de réduire son impact environnemental, ou par le souci du bien-être animal.
L’étude révèle aussi que les alternatives à la viande se démocratisent. Plus des trois quarts des interrogé·es identifient facilement les légumes secs, les légumineuses, les céréales et les graines comme des moyens de compenser les apports nutritifs de la viande.
Les efforts de l’État et des groupes agroalimentaires jugés insuffisants
La majorité des Français·es jugent insuffisants les efforts des entreprises agroalimentaires pour améliorer la qualité de la viande, tout en reconnaissant le poids de la responsabilité individuelle des consommateur·ices. Ainsi, 83% des Français·es attendent que les enseignes de grande et moyenne surface proposent davantage de viandes issues d’élevages certifiés biologiques.
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Les défaillances de l’État dans la promotion d’une viande de qualité ou dans la lutte contre l’obésité ont été soulignées par les sondés. Une grande majorité se déclarent favorables à des mesures contraignantes comme l’encadrement des marges de la grande distribution sur le bio (88%), l’interdiction de la publicité sur la viande issue de l’élevage intensif (83%) ou l’obligation de proposer des menus végétariens tous les jours dans les cantines (70%).