À Estibeaux, petite commune située à une vingtaine de kilomètres au sud de Dax, deux amis se sont lancés dans un projet un peu fou : donner vie à une forêt comestible de sept hectares, une des plus grandes d’Europe. Au total, 60 000 arbres et plantes en tout genre composeront la Forêt de Higas, « havre de paix pour la biodiversité ».
Pour Yoann et Franck, deux copains originaires des Landes, le projet est « loin d’être une utopie ». Depuis huit ans, cette idée de créer une immense forêt comestible tourne dans les têtes des deux gaillards originaires d’Estibeaux. « J’ai toujours eu envie de faire quelque chose de constructif. J’ai toujours fait des récoltes, et des saisons dans l’agriculture. C’est un métier que je connais bien », explique Yoann au micro de France Bleu.
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Grâce à un financement participatif et l’appui de plusieurs partenaires, la Forêt de Higas est aujourd’hui en train de prendre vie. « Le projet est mûrement réfléchi et calculé. Le dossier est complet, validé par la chambre de l’agriculture, un partenaire bancaire nous finance pour le foncier. » Le terrain ? Une ancienne parcelle de monoculture de maïs, en jachère depuis sept ans, bientôt transformée en « corne d’abondance alimentaire » et en « havre de paix pour la biodiversité ».
En attendant les citrons Yuzu, baies de goji et Shiitaké
Sur cet espace, Yoann et Franck comptent planter 60 000 arbres, arbustes et buissons. En plus des fruits et légumes « traditionnels », la Forêt de Higas proposera une diversité de produits : « Pleurotes, Reiishi et Shiitaké seront produits sur billes de bois, pendant que la Spiruline colonisera notre ancien pressoir à vin transformé en bassin. Baies de goji, citrons Yuzu et caviar ou encore poivre de Sichuan composeront nos haies. » Le terrain comprendra même une forêt tropicale, abritée sous une verrière photovoltaïque d’un hectare. On y trouvera bananes, cacao, café, thé, avocats et agrumes afin de « limiter les importations ».
Créer 7 emplois dans les 10 années à venir
L’ambition des deux copains est grande : « Nous allons reproduire ce que fait la nature dans une forêt sauvage. Forte densité des plantations, mélange des espaces, lianes poussant sur les arbres et couvre-sols sous les buissons », expliquent-ils à France 3. Le tout, bien évidemment, sans recourir aux pesticides. « Ce sera progressif, tout ne va pas pousser en deux jours. Nous allons commencer par du maraîchage pour assurer la viabilité du projet, le temps que les arbres poussent. Nous mettrons ensuite des animaux sous les arbres », détaille Yoann.
À terme, la forêt pourra être visitée, et les produits seront mis en vente au village. « On cherche à faire du bio plus-plus-plus, avec zéro intrant, en essayant de répondre à de nombreux enjeux : reboisement, production locale et diversifiée, création d’emplois, l’objectif étant de créer sept emplois dans les dix années à venir », confie-t-il à La Ruche qui dit Oui !.