Ce week-end, Londres a été le théâtre d’une mobilisation massive en faveur de la biodiversité et de la fin des énergies fossiles. Cette manifestation légale et familiale marquait un tournant stratégique pour le mouvement Extinction Rebellion qui a récemment annoncé miser sur les foules pour attirer l’attention du gouvernement.
À l’occasion de la journée de la Terre, des dizaines de milliers de manifestant·es se sont mobilisé·es ce samedi dans les rues de Londres. Dans une ambiance festive et familiale, égayée par des déguisements d’animaux, des fanfares et des pancartes aux slogans inventifs, le cortège s’est arrêté devant le Palais de Westminster pour interpeller sur le dérèglement climatique et l’effondrement de la biodiversité. Surnommé « The Big One », l’événement a rassemblé près de 200 organisations écologistes autour de deux revendications : la fin du subventionnement des énergies fossiles et la mise en place d’une assemblée citoyenne sur le climat.
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Pour Extinction Rebellion (XR), cette mobilisation marquait le début d’une nouvelle stratégie d’action. La manifestation se voulait calme et légale afin d’attirer un grand nombre de manifestant·es. « Nous sommes conscient·es qu’XR a une réputation, mais cette fois, l’objectif principal est d’attirer l’attention du gouvernement. Nous sommes convaincus qu’avec un nombre massif, nous pourrons laisser les serrures et la colle derrière nous » expliquait les activistes sur leur site internet, faisant référence à leurs campagnes chocs de désobéissance civile qui avaient marqué l’opinion publique et poussé le Parlement britannique à déclarer l’urgence climatique dès 2019.
Toutefois, le mouvement ne renonce pas à créer un rapport de force. Dans un communiqué publié lundi, XR s’est félicité du succès de cette « stratégie du grand nombre », tout en soulignant ses limites et en déplorant le silence du gouvernement face aux revendications portées par les manifestant·es tout le week-end. « Imaginez ce que nous aurions pu obtenir si nous étions restés sur place, si 100 000 personnes s’étaient assises jusqu’à ce que nos demandes soient entendues. La prochaine fois nous refuserons de partir » prévient le communiqué, suggérant le retour des campagnes de désobéissance civile.