Le premier vol d’un avion à hydrogène a eu lieu la semaine dernière, en Angleterre. Un moment plein de promesses pour l’aviation décarbonée, mais le dispositif est encore loin du zéro émission.
On en entend souvent parler comme d’une alternative au kérosène, l’un des carburants les plus polluants du monde et qui continue à faire fonctionner les avions de ligne. Le moteur à hydrogène est l’une des technologies les plus porteuses d’espoir afin de réussir à décarboner le secteur de l’aviation. Un pas de géant a été franchi la semaine par la société britannique ZeroAvia.
Cette start-up a en effet réalisé le premier essai d’un appareil propulsé à l’hydrogène, dans les conditions d’un vol commercial. Une première mondiale. Le trajet a seulement duré une dizaine de minutes, et a permis à un appareil de 19 places, vide ce jour-là, de relier le centre de recherche de l’entreprise avec l’aéroport de Cotswold, quelques dizaines de kilomètres plus loin. L’avion en question est un modèle de ligne, modifié afin de pouvoir fonctionner à l’hydrogène.
Une énergie pas vraiment verte
L’hydrogène cristallise de nombreux espoirs dans le monde du transport. Il peut être utilisé à la fois sur terre, dans l’eau ou dans les airs. Ces moteurs fonctionnent grâce à une pile à combustible, qui est le lieu d’une réaction chimique entre de l’hydrogène et de l’oxygène. Le processus va créer de l’électricité, qui sert à alimenter le moteur de l’engin, ainsi que de la vapeur d’eau renvoyée dans l’atmosphère.
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Les moteurs à hydrogène sont indéniablement moins polluants que les modèles à explosion ou à réaction. Mais contrairement à ce que laisse penser le nom de l’entreprise ZeroAvia, cette énergie est loin d’être complètement verte. La production du dihydrogène, nécessaire au fonctionnement des engins, est très consommatrice en énergie. Dans 95% des cas, le gaz est même extrait de combustibles fossiles comme le méthane ou le charbon. Des solutions plus écologiques existent, comme l’électrolyse de l’eau, mais elles sont encore très coûteuses, et donc peu déployées.