Ce monstre des mers mesurera 136 mètres. D’ici 2025, le premier cargo à voile conçu par l’entreprise Neoline devrait prendre la mer. La start-up bretonne table sur une réduction de 90% des émissions de gaz à effet de serre.
Le secteur du transport maritime est en plein essor. Partout dans le monde, les projets se multiplient, et les navires de marchandises propulsés par les vents prennent la mer les uns après les autres. L’été dernier, nous parlions notamment dans les colonnes de Pioche! de l’initiative de l’entreprise Grain de Sail, qui enchaîne les transatlantiques sur un voilier-cargo de 25 mètres de long. Le projet annoncé le 19 janvier dernier par Neoline est d’une autre ampleur. La start-up nantaise a en effet conçu un voilier de 136 mètres, qui devrait prendre la mer d’ici 2025.
Côté technique, ce monstre des mers pourra embarquer 5300 tonnes de marchandises, l’équivalent de 265 conteneurs. Neoline annonce qu’il sera manœuvré par un équipage de 13 personnes, ainsi que 12 passager·es grâce à des cabines doubles réservées. « La propulsion par le vent des navires de commerce s’impose de plus en plus comme une solution finalement pragmatique face à une question énergétique complexe », commente le président de Neoline, Jean Zanuttini, à propos du projet.
Un casse-tête d’ingénieur
Le chantier a été confié à l’armateur turc RMK Marine, qui se chargera de l’assemblage du navire. La start-up nantaise dispose tout de même de nombreux partenaires français sur le projet, puisqu’elle annonce que 30 % des 60 millions d’euros injectés dans le projet devraient bénéficier à des entreprises de l’hexagone. Neoline cite notamment D’ICE Engineering, start-up nantaise en charge du système de routage du navire, ou bien le cabinet d’ingénierie navale Mauric, à la manette sur la conception technique du voilier.
Neoline annonce que le voilier aura une efficacité énergétique permettant de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 80% à 90% par rapport à un navire classique. Dans le futur, l’entreprise souhaite transformer l’essai en développant sa propre flotte de navires de transport. Une urgence quand on sait que sur le transport maritime de marchandises représente aujourd’hui 3,1% des émissions de gaz à effet de serre.