Café, soja ou caoutchouc issus de la déforestation vont être interdits sur le territoire de l’Union européenne. Une disposition jugée utile mais n’allant pas assez loin, selon les ONG.
Sans forêts, pas de lutte contre le réchauffement climatique. Le fait est connu, et les militant·es écologiques sont nombreux·ses à se battre pour freiner l’avancée de la déforestation, qui avale chaque année des hectares de bois, afin de laisser de la place aux étendues cultivables. Le 6 décembre, elles et ils ont accroché une victoire dans la défense des écosystèmes forestiers naturels, en obtenant le vote d’une loi interdisant les produits issus de la déforestation sur le territoire de l’Union européenne.
Les entreprises qui souhaitent ainsi vendre leurs produits dans l’un des 28 pays composant l’Union devront prouver qu’aucune forêt n’a été déboisée avant la fin de l’année 2020. La chaîne d’approvisionnement devra être remontée jusqu’aux matières premières, sans quoi une amende pourra être prononcée. Parmi les cultures qui menacent le plus les écosystèmes forestiers naturels, on trouve le café, le soja, l’huile de palme ou encore plus simplement le caoutchouc.
« Il s’agit d’une avancée majeure pour les forêts et pour les personnes qui se sont mobilisées pour les protéger »
Victoire en demi-teinte
La mesure a été saluée par l’association Greenpeace, qui explique par la voix de son chargé de campagne Forêts Eric Moranval que « Il s’agit d’une avancée majeure pour les forêts et pour les personnes qui se sont mobilisées pour les protéger ». L’ONG reste cependant vigilante quant à l’impact réel de la mesure, en précisant qu’elle ne devrait, dans un premier temps, que concerner certaines terres boisées.
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Greenpeace cite en exemple le Cerrado au Brésil, qui n’est pas considéré comme une forêt à proprement parler, qui est détruite pour être remplacée par des cultures de soja. Il reste donc encore du chemin à faire, et une révision de la mesure est prévue d’ici deux ans. Peut-être le moment d’en augmenter le périmètre.