Le covoiturage progresse en France, mais la pratique reste encore minoritaire sur les trajets courts et quotidiens. Le secteur profite néanmoins des aides déployées par l’État ces derniers mois.
Janvier a été le mois de tous les records pour le covoiturage au quotidien. La pratique, qui peine à s’installer durablement en France, malgré la présence d’un géant comme Blablacar sur notre territoire, a atteint son pic historique en janvier dernier, avec 783 721 trajets comptabilisés par l’Observatoire national du covoiturage, qui publie ses chiffres chaque mois. Cela représente une hausse de 17 % entre janvier et décembre, et la pratique a bondi de 250 % sur un an, uniquement dans le cadre de l’utilisation d’applications.
Malgré ces beaux chiffres, force est de constater que la plupart des Français·es continuent à se déplacer seul·es dans leur voiture pour leurs trajets quotidiens. « Ce mode de déplacement via les applications spécialisées ne dépasse donc pas les 40 000 trajets par jour, à comparer aux millions de déplacements quotidiens en voiture (autosolisme) ou dans les transports en commun », explique l’observatoire dans un communiqué publié en marge du baromètre. L’institution précise également que les Français·es sont toujours 85 % à effectuer leurs trajets quotidiens seul·es dans leurs voitures.
Loin des objectifs
L’observatoire du covoiturage attribue cette hausse à une évolution des mentalités, mais également à la mise en place par le gouvernement d’une aide financière. Une prime de 100 euros a en effet été offerte aux personnes pratiquant le covoiturage pour la première fois, dans le cadre d’un plan visant à favoriser les mobilités douces. Elle a été versée aux plateformes de covoiturage, qui ont pu ainsi la répercuter sur les usager·es. Une seconde prime est prévue pour les automobilistes ayant réalisé des trajets longs.
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Nous ne sommes donc pas près de voir la fin de l’autosolisme. Le gouvernement vise en effet les trois millions de trajets quotidiens en covoiturage. Cela permettrait de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 4,5 millions de tonnes par an, ce qui représente 1 % du total rejeté dans l’atmosphère. Il y a encore du chemin à parcourir.