L’empreinte carbone numérique pèse de plus en plus lourd dans nos émissions. Selon une étude de l’Arcep et l’Ademe, elle pourrait encore bondir d’ici 2050 si nous ne faisons évoluer nos comportements.
On commence à le savoir, mais nos ordinateurs, smartphones et autres appareils électroniques pèsent lourdement sur notre empreinte carbone. Leur fabrication demande beaucoup d’énergie et de matériaux difficiles à extraire du sol. Leur fonctionnement utilise des infrastructures réseau loin de faire du bien à la planète, et les filières de recyclage qui devraient gérer la fin de vie des appareils, sont encore peu efficaces. En France, l’empreinte carbone du numérique pèse 2,5 % des émissions globales.
Sur le sujet, l’Arcep et l’Ademe se sont livrés à un petit exercice d’anticipation. Les deux agences ont en effet réalisé une étude sur l’empreinte carbone numérique des Français d’ici 2050. Les résultats ont été publiés ce lundi. L’étude commence par postuler une hausse des usages dans les prochaines années. Cette croissance devrait donc faire bondir l’empreinte carbone du secteur de 187 % d’ici 2050. L’utilisation de métaux rares devrait quant à lui grimper de 59 %, et la consommation énergétique de 79 %, toujours selon l’étude.
Des façons de réduire sa consommation
L’étude présente ensuite plusieurs cas de figure, en fonction des choix de sociétés et législatifs qui seront effectués dans les prochaines années. Sous l’empire du laisser-faire, l’empreinte carbone totale pourrait quintupler. A contrario, un scénario baptisé par l’institution « génération frugale » aurait des implications plus positives sur la planète. L’idée serait de réduire les achats d’équipements neufs, de faciliter la réparation des smartphones et ordinateurs, et de mettre en avant une forme de sobriété. Ces efforts permettraient de diviser par deux l’empreinte carbone du numérique d’ici 2050.
Comme souvent, l’Ademe ne se limite pas au constat, et propose des solutions pour aller dans le bon sens. L’organisme conseille aux entreprises d’adopter des démarches d’écoconception de leurs équipements, visant notamment à prolonger leur durée de vie. L’agence préconise également de laisser tomber les téléviseurs, pour des vidéoprojecteurs. Ces derniers sont en effet moins gourmands en énergie et en ressources. Enfin, pour maîtriser la hausse de l’empreinte carbone des Français, il faudrait limiter ses achats d’objets connectés, particulièrement nocifs pour l’environnement. Des conseils que l’on peut aussi adapter à sa propre consommation numérique.