Le Gogo Green Bike Tour vient d’annoncer la nouvelle édition de J’irai Mixer chez vous, du 30 juillet au 8 août. L‘idée ? Une tournée électronique de neuf jours à vélo, de Bordeaux à San Sebastian, en Espagne. Le tout, une clef USB en poche en prévision des haltes festives programmées tout au long du trip : dans des bars, festivals, clubs, sur des plages…
Cet été, pour la troisième édition de J‘irai Mixer chez vous qui aura lieu du 30 juillet au 8 août, le collectif Gogo Green invite à emprunter le Vélodyssée, une véloroute qui longe la côte atlantique. Les étapes : Bordeaux, La -Teste-De Buch, Saint-Eulalie En Born, Vieux-Boucan, Hossegor, Biarritz et enfin la ville balnéaire San Sebastian.
Objectif : faire la tournée des festivals, clubs et bars de plages pour se reconnecter à l’essentiel… tout en faisant la fête. Si tout le monde peut rejoindre la colonie, pour les novices, pas d’inquiétude : une liste du matériel et une feuille de route détaillée avec toutes les infos nécessaires sont fournies pour s’organiser au mieux.
À la fois écolo, économique et épicurienne, cette tournée atypique vient avant tout d‘une expérience personnelle, celle de Camille Doe. La DJ et productrice milite pour une industrie musicale plus responsable et solidaire, et co-fonde avec Lefblom, Studio Yoyote et Sheru, le collectif de DJ engagés Gogo Green, depuis peu rejoint par l’artiste Ams. Jusqu’à être désormais invités des festivals comme le Little, à Hossegor, ou Pete The Monkey en Normandie. Entre deux DJ sets et avant d‘enfourcher son vélo, Camille Doe nous en dit un peu plus sur cette aventure estivale précurseuse et itinérante.
D’où vient l’idée d’organiser cette tournée de DJs à vélo ?
Camille Doe : En 2019, j’ai perdu mon travail alors que je me lançais comme DJ. Cela m’a amenée à prendre du temps pour moi, pour me ressourcer. La proximité avec la nature, ressentir la puissance de mon corps, a été fondamentale dans ce processus de stabilisation, de reconnection à ce qui est important. Le vélo, la marche, la nature, c’est une bonne manière de cicatriser.
« L’idée est de découvrir la région et d’apprendre une autre façon de voyager, tout en faisant la fête. »
J’ai découvert un tronçon de pistes cyclables, dans ma région bordelaise, qui passe par le Pays Basque et va jusqu’au Portugal. J’ai préparé mon itinéraire et suis partie seule. Sur mon vélo, je me suis dit que ce serait chouette d’en faire une aventure collective, d’ajouter des étapes festives, parce que c’est aussi ce qui me fait vibrer. J’en ai parlé au collectif que l’on venait de créer, et on s’est lancés.
Depuis, on adore ce moment de l’année, on aimerait que ça dure éternellement. On se retrouve entre nous et, en même temps, chacun se retrouve avec lui-même. Nous étions 25 pour la première édition, le public nous a rejoint depuis l’année dernière. La feuille de route est ouverte, chacun peut nous rejoindre pour tout le voyage ou une étape, selon ses envies.
L’idée est de découvrir la région et d’apprendre une autre façon de voyager, tout en faisant la fête. Montrer que s’amuser de manière écolo, économique et ensemble, c’est possible.
Comment choisissez vous les lieux où vous vous arrêtez pour poser les enceintes, mixer et danser ?
La musique et la fête représentent au moins 50% du projet, puisque nous sommes d’abord un collectif de DJs. Pour l’instant, on se déplace seulement avec nos clés USB. Notre seule contrainte est donc qu’il y ait du matériel pour mixer : bars, clubs, festivals, des cabanes sur la plage… On varie les plaisirs et les échelles ! Et à chaque fois on est reçus très chaleureusement.
Au fil du voyage, un esprit « colonie » se met en place. On devient comme une communauté. Ce qui fait qu’on a pas besoin d’événements massifs pour s’amuser, on réapprend aussi à faire la fête autrement. À terme, on aimerait beaucoup devenir un véritable festival itinérant.
Est-ce une manière de prôner une forme de ralentissement, un retour à l’essentiel, à rebours d’événements toujours plus gros, au son toujours plus fort ?
« C’est un retour aux plaisirs simples que la vie a à nous offrir : la nature, les amis, un cadre agréable où partager de bons moments. Sans-star system, sans bling-bling, sans dépenser des sommes monumentales. »
Au départ du projet, il y a vraiment un retour aux sources, aux plaisirs simples que la vie a à nous offrir : la nature, les amis, un cadre agréable où partager de bons moments. Sans star system, sans bling bling, sans dépenser des sommes monumentales. C’est ce qui a infusé dans l’équipe et qu’on a envie de partager, parce que nous sommes nombreux à en avoir besoin.
Le but est que tout le monde se sente bien. On remet toutes les pendules à l’heure pendant l’été, on sort de l’intensité du quotidien… C’est vraiment pensé pour recharger les batteries. La fatigue physique du vélo procure un repos mental assez magique.
Tout le monde ne s’imagine pas partir plusieurs jours avec juste un sac à dos. Au retour, on a un gain de confiance en soi, et ça ouvre les yeux sur de nouvelles manières de voyager, plus respectueuses de l’environnement. Pour certaines personnes qui ne pensaient pas en être capables, le voyage leur a fait beaucoup de bien. Certains sont repartis ensuite en vélo de leur côté, et ça, ça rend heureux.
Les enjeux environnementaux sont-ils un sujet de discussion avec les participants ?
Cette année, on va développer une partie sensibilisation, et organiser une collecte de fonds pour l’association Surfrider Foundation. Il y aura probablement aussi une table ronde lors de notre passage sur un festival.
Au-delà du Gogo Green Bike Tour, on essaie de partager ce plaisir à d’autres moments de l’année, en se greffant à d’autres événements. De plus en plus de festivals sont sensibles au bilan carbone qu’implique le transport des festivaliers. C’est le cas notamment de Pete the Monkey, et d’un nouveau festival sur l’île d’Oléron, le Iota.
On a eu l’idée d’accompagner les festivaliers volontaires pour faire la route à vélo ensemble depuis la gare la plus proche. C’est une manière de sensibiliser, de créer des liens, de rassurer ceux qui voudraient mais n’osent pas s’aventurer seuls… Et qui sait, cela peut aussi leur donner envie de se joindre à nous pour un vrai bike tour ensuite !
Toutes les informations nécessaires pour rejoindre le Gogo Green Bike Tour, du 30 juillet au 8 août, sont à retrouver sur la page de l‘événement.
Le collectif Gogo Green sera aussi au festival – éco-responsable – Pete The Monkey (Benjamin Epps, Fishbach, Mezerg, Camion Bazar…), à Saint-Aubin-sur-Mer, Normandie, sur 14 au 16/07. Pour rejoindre leur peloton qui part en vélo depuis Rouen, c’est ici.