Massive Attack s’attaque aux concerts lives pour diminuer leur importante empreinte carbone. Dans un court film, le groupe britannique retrace leur travail d’un an avec plusieurs partenaires, dont la ville de Liverpool, et invite l’industrie musicale à profiter de cette période de pause pour les imiter.
Cette année, le groupe britannique Massive Attack devait donner à Liverpool un concert inédit. Énergie propre, transports et nourriture raisonnés… L’événement aurait dû préfigurer un nouveau type de concerts plus éco-responsables. Las, épidémie de Covid-19 oblige, cette ambitieuse initiative n’aura pas lieu. Dans un court film, la bande de Robert Del Naja revient sur ce travail d’un an pour réduire l’impact carbone de leurs concerts live.
Nous avons donc initié ce changement nous-mêmes afin de montrer que c’était possible.
« En tant que groupe souvent en tournée, nous connaissions l’impact de cette industrie sur l’environnement », ouvre Robert Del Naja, alias 3D, fondateur du groupe britannique Massive Attack, en introduction du court film. Avant de poursuivre : « En 30 ans, nous avons fait en sorte de diminuer notre empreinte carbone, mais cela a toujours été un effort unilatéral. Nous savions qu’il fallait aller plus loin. »
La ville, meilleure alliée des événements durables ?
Dont acte. Fin 2019, Massive Attack annonçait par une tribune dans le quotidien The Guardian, le lancement d’une enquête sur l’impact carbone de leurs tournées. « Nous sommes arrivés à la conclusion que notre industrie ne pouvait pas, ou ne voulait pas, avancer suffisamment vite vers sa « décarbonisation ». Nous avons donc initié ce changement nous-mêmes afin de montrer que c’était possible. »
Pour se faire, le groupe britannique s’est allié au centre de recherche sur le changement climatique Tyndall, la société d’électricité verte Ecotricity, le festival The Good Business et la Ville de Liverpool. « Le meilleur partenaire n’était pas une salle ou un festival, mais une ville qui possède déjà toutes les infrastructures (électricité, transport, nourriture) pour diminuer l’empreinte carbone des événements », explique Robert Del Naja.
En raison de l’épidémie, le concert exemplaire planifié à Liverpool en 2020, n’a toutefois pu avoir lieu. D’où le souhait de retracer l’initiative en vidéo, laissant la parole aux différents collaborateurs (dont Claire McColgan, adjointe à la culture de Liverpool) pour inviter l’industrie culturelle à se réinventer, a fortiori en cette période de crise. « Le challenge pour toutes les industries créatives, c’est d’utiliser ce moment du Covid-19 pour imaginer des façons de faire des événements plus durables. Et nous pouvons utiliser notre créativité pour accélérer le changement. »
Depuis ses débuts en 1991, Massive Attack s’est régulièrement distingué par ses concerts politiques et militants. Pionnier du trip hop, le groupe de Bristol sortait en juillet Eutopia, un disque pointant l’urgence climatique, l’évasion fiscale et prônant le revenu universel.