Depuis la fin d’année 2019, une nouvelle box se fait peu à peu une place dans l’arène des « boîtes surprises » thématiques qui fleurissent dans bon nombre de boîtes aux lettres. Pensée par la handballeuse professionnelle Estelle Nze-Minko, The V Box se définit comme « une box lifestyle, engagée et féministe ». Derrière ce concept, la sportive originaire de Nantes entend mettre en valeur de l’entrepreneuriat féminin et promouvoir le made in France.
À 29 ans, la Nantaise Estelle Nze-Minko cumule les médailles. Championne du monde 2017, championne d’Europe 2018, médaillée d’argent aux Jeux olympiques de 2016… la cadre de l’Équipe de France (124 sélections), meilleure joueuse du dernier Euro, enchaîne les performances. En club, elle a posé ses valises en Hongrie en 2016, d’abord au Siófok KC et, depuis 2019, dans le club de Györ.
« À mon arrivée en Hongrie, je me suis sentie un peu coupée de tout », se souvient-elle. Pour cette première expérience à l’étranger, Estelle rencontre la barrière de la langue, mais aussi une autre culture, un autre quotidien loin de ses proches. « Avec cette nouvelle vie, j’avais peur de m’endormir, peur de tomber dans une sorte de routine. »
Une box pour contrer les stéréotypes
En 2019, au sortir d’un mondial de handball décevant – la France, tenante du titre, a quitté la compétition sans avoir dépassé la phase de groupe, Estelle décide de développer son « side-project » en dehors des terrains. « J’ai senti ce besoin vital de me mobiliser sur quelque chose de différent du sport », avoue-t-elle. Rapidement, la Nantaise s’entoure d’un agence parisienne spécialisée dans l’accompagnement et le soutien aux projets entrepreneuriaux de sportifs de haut niveau.
« Les box pour filles sont souvent hyper stéréotypées
Dès les premiers échanges, Estelle identifie le concept de box comme un possible point de départ. « J’ai toujours aimé ça, glisse-t-elle. Les surprises, les découvertes, ça me parle. Mais les box pour filles sont souvent ciblées beauté, make-up. C’est hyper stéréotypé. » Loin de se contenter du statu quo, la sportive décide de dépoussiérer le concept en y ajoutant une bonne dose d’engagement.
Éthique, engagement et féminisme
« J’ai toujours admiré les entrepreneuses. Pour moi, ce sont des super-héroïnes ! En France, seulement 30% des entreprises sont créées par des femmes. Ce n’est pas par manque de volonté, c’est aussi à cause du nombre de freins qui subsistent, notamment en matière de financement. » Sous ses airs de championne du monde, Estelle voue une admiration sans faille pour ces femmes qui, malgré les barrières, se jettent à l’eau. « C’est une démarche super courageuse de changer de job, d’essayer de faire des trucs qui sortent de la normale, de faire le choix de choisir, de bousculer sa vie pour faire quelque chose qui nous anime », lâche-t-elle.
Les entrepreneuses sont des super-héroïnes !
Il n’en fallait pas plus pour poser les bases de The V Box, une boîte surprise éthique et engagée autour de produits créés par des femmes. « Il faut absolument casser l’image ‘box femme = box apparence’. Dans ce marché, très focalisé produit, j’ai voulu ajouter une dimension sociale, découverte et soutien aux petites entreprises. » En prime, les produits mis en avant sont 100% made in France et sélectionnés en fonction de leur impact environnemental. À l’intérieur, on trouve de tout : de la déco, de la lecture, des jeux, des produits bien-être ou des aliments bio spécialement sélectionnés par Estelle… « Je fonctionne beaucoup au coup de cœur ! », avoue-t-elle.
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Le bonheur passe par les choix qu’on fait, et la confiance qu’on a en soi
Aujourd’hui, Estelle parle de The V Box comme d’une « soupape, une expérience nouvelle, la sortie volontaire d’une zone de confort pour aller chercher ailleurs des réponses qui manquent peut-être à ma carrière de sportive d’aujourd’hui ». Une histoire de challenge personnel pour apprendre à mieux se découvrir. Tout sauf une surprise pour quelqu’un qui admet avoir besoin d’être animé en permanence. « Dès que je m’endors, je me mets des challenges, dit-elle en riant. Ça fait partie de ma personnalité ! Les gens pensent souvent que pour être bon dans son sport, il faut dormir sport, manger sport, rêver sport. Moi, au contraire, pour être efficace j’ai besoin de me sentir bien dans mon environnement extérieur. »
La confiance, moteur d’épanouissement
Et si elle estime se sentir parfois « privilégiée » de pouvoir vivre de sa passion, Estelle ne manque pas une occasion de mettre son expérience au service des autres. « Il y a deux ans, j’ai créé un camp de handball pour les filles de 12 à 15 ans, se souvient-elle. C’était une expérience magique ! J’étais là bas, avec elles, à vivre le truc à fond. Tous les jours, j’organisais des sessions de préparation mentale par groupe de cinq ou six. Les filles me disaient ‘je n’ai pas confiance en moi’, ça revenait tout le temps. Quand à 12 ans, tu manques de confiance en toi, c’est super triste, c’est qu’il y a clairement un truc à changer. »
Un peu plus d’un an après le lancement de The V Box, Estelle jette un œil dans le rétro et ne cache pas son sourire. « En regardant en arrière, je me dis : heureusement que je me suis lancée les yeux fermés car quand je vois la charge de taf, peut-être que j’aurais un peu hésité », avoue-t-elle en souriant, avant d’ajouter : « mais ça fait tellement de bien de se mettre dans un nouveau projet à côté du sport, de l’ancrer, de l’assumer, de le mettre en cohérence avec ses valeurs… » Aller au bout de ses idées, la recette miracle pour tendre au bien-être ?