Un collectif composé notamment de La Fourche, Yuka, Etiquettable et Marmiton lance l’Éco-score, un outil pour évaluer l’impact environnemental d’un produit. Une démarche plébiscitée par la Convention citoyenne pour le Climat qui vise à faire prendre conscience aux Français des enjeux écologiques liés à l’alimentation.
Ce n’est pas une surprise : l’alimentation participe très largement au changement climatique. Pour preuve : 28% des émissions de CO2 sont dues à l’agriculture et à l’élevage. Un constat qui pousse aujourd’hui les Français à demander plus d’informations sur l’impact environnemental de leur alimentation.
Pour y répondre, huit entreprises se sont constituées en collectif : La Fourche, Yuka, FoodChéri, Seazon, Marmiton, Etiquettable, Open Food Facts, ECO2 initiative, ScanUp et Frigo Magic. Ensemble, elles lancent un « outil transparent pour guider les consommateurs dans leurs choix alimentaire » : l’Éco-score.
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Sur le modèle du Nutri-score, l’Éco-score va permettre à chacun de comprendre très rapidement l’impact environnemental d’un produit grâce à une note de A à E et un code couleur du vert au rouge. Le symbole est depuis le 7 janvier affiché sur les différentes plateformes participantes sur environ 240 000 produits, soit près d’un tiers de ceux référencés en France. « L’objectif de l’Éco-score est avant tout pédagogique, explique La Fourche. C’est un outil qui permettra de sensibiliser sur l’impact environnemental de notre alimentation et d’améliorer notre connaissance des enjeux écologiques liés à ce secteur. »
Encourager une consommation responsable
L’Éco-score est calculé à partir des données d’analyse de cycle de vie de l’ADEME et de l’INRIA. Ce critère prend en compte plusieurs impacts environnementaux des produits que nous achetons, comme l’impact carbone, l’appauvrissement de la couche d’ozone ou encore l’épuisement des ressources en eau. Pour compléter la moyenne, l’Éco-score dispose d’un système de bonus/malus sur cinq catégories : les systèmes de production, l’origine des produits, la politique environnementale du pays producteur, le cycle de vie et la circularité des emballages, et les espèces menacées.
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« Notre but, c’est d’encourager la consommation responsable ou positive. C’est de faire comprendre à tous que chaque achat est un acte de vote et que nous tous, consommateurs, nous avons le pouvoir de façonner une société plus durable en encourageant les produits et les producteurs plus engagés dans le respect de l’environnement », explique La Fourche.
Plusieurs organisations très sceptiques
Face à cette initiative, certaines ONG restent sur leurs gardes. Dans un communiqué publié mi-décembre, 17 organisations, dont Greenpeace, Attac, la Confédération paysanne ou encore UFC Que Choisir, émettaient des réserves vis-à-vis de cet Éco-score. « Mieux informer les consommateurs sur l’impact environnemental des produits est une excellente initiative. Encore faut-il que la méthode utilisée intègre tous les critères de durabilité. »
« Cet outil calcule les impacts environnementaux en fonction des rendements. »
Ces organisations pointent du doigt l’outil d’analyse du cycle du vie. « Cet outil calcule les impacts environnementaux en fonction des rendements, à savoir au kg ou au litre de produit fini. L’ACV donne un avantage significatif aux modes de production plus intensifs. Elle ne tient aucun compte de l’usage des pesticides ou des antibiotiques ni de leurs impacts sur la santé, la qualité des sols, de l’air ou de l’eau. »
Par ailleurs, la banque de données publique Agribalyse pose problème. Cette méthodologie « pénalise très fortement les produits issus d’élevages herbagers ou de l’agriculture biologique » et « ne prend pas correctement en compte les atteintes à la biodiversité et l’impact des pesticides. »
Si les défenseurs de l’Éco-score se disent « totalement conscients des limites de l’analyse du cycle de vie », ils mettent en avant le système de bonus/malus pour valoriser les produits produits localement. « Un bœuf à l’herbe français aura un meilleur score qu’un bœuf brésilien n’étant pas en prairie », explique Shafik Asal, de ECO2 Initiative.
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