Et si la réduction de notre empreinte carbone individuelle passait d’abord par une meilleure connaissance de notre assiette ? C’est l’avis de Lambert Allaerd. Ce Lillois travaille sur un application, Karbon, qui permet à chacun de scanner ses produits alimentaires pour connaître leur impact environnemental. Alors Karbon, le prochain Yuka ?
Retour à l’été 2019. Lambert Allaerd, alors chef de projet web pour une plateforme de mise en relation pour des prestations de bricolage, apprend qu’il fait partie des 150 Français tirés au sort pour participer à la Convention citoyenne pour le climat. Après quelques hésitations, il finit par accepter et se rend à Paris pour échanger sur de nombreux enjeux en faveur de la transition écologique. À l’issue des débats, il est même désigné porte-parole pour présenter les 149 propositions de la Convention citoyenne au Président de la République.
C’est à l’occasion d’une session de travail qu’il fait la connaissance de Baptiste Mulliez, également Lillois. « Baptiste est venu nous présenter son projet, Karbon. L’idée était de créer une application permettant de scanner des produits pour connaître leur empreinte sur l’environnement », explique Lambert. Au lendemain de la Convention, les deux Nordistes décident de s’associer pour faire développer cette application.
Plus d’un million de produits référencés
Dans sa dernière version, disponible sur iOS et Android depuis septembre 2020, Karbon analyse l’impact environnemental de plus d’un million de produits alimentaires. « Lorsqu’un utilisateur scanne le code barre d’un produit, l’application lui attribue une note de 1 à 100, obtenu après le croisement de différentes sources d’information comme l’analyse de cycle de vie de l’Ademe, qui prend en compte les ingrédients, les transformations, les transports et les emballages », détaille le co-fondateur de Karbon. La note finale prend également en compte les éco-labels obtenus par le produit (bonus de 0 à 12), le potentiel risque de déforestation du type de produit (malus de 0 à 7), les risques environnementaux liés à ses emballages ou à la saisonnalité.
Aujourd’hui, les deux Lillois souhaitent faire évoluer l’application et lancent une campagne de financement participatif sur la plateforme KissKissBankBank. « Nous voulons améliorer nos algorithmes. Aujourd’hui, nous sommes capable de comparer deux catégories de produits, par exemple des biscuits au chocolat par rapport aux biscuits aux fruits. L’idée est d’aller plus loin et de proposer une analyse plus fine des produits, prenant en compte la composition des ingrédients pour comparer précisément des produits provenant de la même catégorie, comme par exemple deux biscuits au chocolat. »
Pour plus de transparence
Karbon s’insère dans ce mouvement bienvenu des initiatives ayant pour but de rendre notre consommation plus raisonnée. Une aubaine quand on sait que l’alimentation représente 1/4 de l’empreinte carbone des Français. « Les gens n’ont pas assez d’informations sur les produits qu’ils achètent. Or, mettre l’information est un droit », défend le Lillois. Un besoin de transparence qui semble concerner un nombre croissant de Français : « Sur la dernière version de Karbon, les gens nous ont cherché. Nous avons eu plus de 10 000 téléchargements sans aucune communication ».