Avec l’association Planteurs d’Avenir, Maxime de Rostolan prévoit de couvrir les campagnes françaises de haies pour recréer les bocages d’antan. Dispersées sur le territoire, cinq pépinières seront ouvertes au cours de l’année pour porter cette initiative bénéfique pour la biodiversité et les agriculteur·ices.
« Replanter d’ici 2050 les haies et les arbres champêtres arrachés partout en France depuis les années 1960 ». C’est le défi ambitieux que se lance le projet Planteurs d’Avenir, lancé en ce début d’année. La première pépinière de l’association a ouvert ses portes à Martillac (Gironde) pour préparer les plants qui orneront bientôt les paysages agricoles de la région.
À l’origine du projet, on retrouve l’entrepreneur et militant écolo Maxime de Rostolan, déjà initiateur de Fermes d’avenir et de Sailcoop. Avec Planteurs d’Avenir, il prévoit d’ouvrir cinq pépinières, éparpillées en France, destinées à organiser le retour des haies, de la récolte de la graine jusqu’aux chantiers de plantation. Pensées comme de véritables tiers-lieux, les pépinières seront aussi des espaces de rencontre entre citoyen·nes et agriculteur·ices.
Les haies, bénéfice pour la biodiversité et l’agriculture
Le projet est financé, entre autres, par l’Office français de la biodiversité qui plaide depuis de nombreuses années pour le retour des haies dans les campagnes françaises. En plus de capter le CO₂ présent dans l’atmosphère, les haies fournissent un abri à de nombreuses espèces d’oiseaux, d’insectes, ou de chauves-souris, et elles participent activement à la vie souterraine des sols (champignons, vers de terre…). Elles permettent aussi de limiter l’érosion et d’épurer les eaux de pluie.
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Ces bienfaits pour la biodiversité sont bénéfiques pour les agriculteur·ices. Les haies rendent les sols plus fertiles et elles protègent les cultures de certains nuisibles, voire parfois même du gel. C’est pourquoi les haies étaient omniprésentes sur le territoire français jusqu’au milieu du XXe siècle.
Mais haies et tracteurs ne font pas toujours bon ménage : les méthodes d’agriculture intensive ont entraîné la fin des bocages pour favoriser la création de grandes parcelles mieux adaptées à une agriculture mécanisée. En 70 ans, ce sont 1,4 million de kilomètres de haies qui ont été arrachées.
« Il faudrait replanter 750 000 km de haies dans les trente prochaines années » estime Maxime de Rostolan. À terme, les cinq pépinières de Planteurs d’Avenir produiront environ 500 000 plants par an, qui seront notamment plantés à l’occasion de chantiers citoyens participatifs.