Depuis 25 ans, Marsatac se promène avec fierté dans Marseille sur ses deux jambes – hip hop et électro – en confirmant sa place d’incontournable du paysage musical français. Le festival revient les 14, 15 et 16 juin 2024 au Parc Borély avec Shay, Houdi, Luidji, Boys Noize et Daria Kolosova à l’affiche. La promesse d’une belle fête au service de la jeunesse, des artistes et des associations du territoire.
Marsatac est de retour au Parc Borély de Marseille les 14, 15 et 16 juin prochains. 25 ans après sa première édition, le festival historique du hip-hop français mêle comme à son habitude artistes installé·es (Luidji, SDM, Shay, Houdi) et pépites émergentes – Winnterzuko, Kay The Prodigy, Achim. On retrouve aussi à l’affiche des artistes de la scène électro européenne, comme Daria Kolosova, Boys Noize, Kobosil ou VTSS.
Galvanisé par le succès de l’édition 2023 qui a réuni 43 000 festivalier·es, Marsatac confirme son goût pour les formats de jour et le soin apporté aux scénographies. Chaque scène propose une esthétique musicale et visuelle bien définie, de la grande scène aux pieds du Château Borély qui accueille la crème du hip-hop français à la scène de la Prairie dédiée à des lives plus intimistes, en passant par la scène du lac, arène immersive à 360° pensée pour les musiques électroniques.
Le tout sans jamais oublier de revendiquer avec fierté l’identité 100% marseillaise de l’événement, autant dans la programmation que dans les engagements du festival en faveur du territoire.
Une histoire marseillaise
Quand on remonte le fil de l’histoire de Marsatac, on arrive à une première édition, en 1999. La Fonky Family, Faf la rage, Psy4 de la rime ou encore Appolo 13 ont défilé sur les scènes de l’Espace Julien devant 2 500 festivalier·es ravi·es par cet évènement inédit dans le paysage français. Puis les éditions défilent, la programmation s’ouvre progressivement aux musiques électroniques et le festival se promène dans la cité phocéenne pour s’adapter à son succès : Îles du Frioul, Dock-des-Suds, Espace Saint-Jean, Friche La Belle de Mai et enfin le verdoyant Parc Borély.
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Dès son origine, le festival a noué des liens forts avec les artistes hip-hop du 13, grandissant côte à côte et réaffirmant chaque année un soutien fidèle aux scènes émergentes. Ainsi, en 2017, la Fonky Family s’est reformé sur scène après des années de silence, le temps d’un concert inoubliable sur la grande scène de Marsatac. Et l’année suivante, IAM célébrait les 20 ans de son album culte L’école du micro d’argent au coeur de la vingtième édition du festival.
« Ça fait 25 ans que notre public a 25 ans »
Comment ne pas être dépassé·e après un quart de siècle et face à une scène émergente bouillonnante ? « En restant toujours attentif·ve aux goûts du public et en se mettant au service de la jeune génération » répond Béatrice Desgranges, fondatrice et directrice générale du festival.
« On se met au service de la jeune génération »
Alors sur place, pas question de cantonner les jeunes rappeur·euses au rôle de chauffeur·euses de salle. Une scène entière accueille le dispositif La Frappe dédié à la scène rap émergente locale. Des temps de résidence sont organisés en amont avec la promotion de jeunes artistes, parrainé·es par le poids lourd de la première génération du rap marseillais Faf la rage. Ensemble, ils/elles préparent un show collectif présenté pendant le festival puis en tournée dans la région. « Un set ultra énergique devant un public en fusion » dans les mots de Béatrice Desgranges.
Dans la même veine, Marsatac s’est doté en 2021 d’une agence de booking qui accompagne les artistes du territoire – dont Bobba A$h, Violet Indigo, VOST, Moïse Turizer et Achim – et défend des esthétiques artistiques novatrices. Deux piliers de l’engagement de Marsatac depuis 25 ans.
Bien chez soi
Toujours avec la musique en fil rouge, le festival mène des projets d’éducation artistique et culturelle dans les quartiers prioritaires de la ville. Au sein de la Marsatac School, des collégien·nes et des jeunes de centres sociaux travaillent pendant plusieurs mois à la création de morceaux, accompagné·es par un·e artiste électro pour la musique, et un·e artiste hip-hop pour l’écriture des textes. Ils/elles découvrent au passage les métiers de production de concerts, avant de jouer leurs créations en live sur une des scènes du Parc Borély, donnant lieu à de beaux moments d’émotions et de fierté.
Et au-delà de la musique, Marsatac se tourne vers sa ville en pensant la fête comme un lieu de rencontre entre citoyen·nes et initiatives du territoire. Véritable aire de jeu à taille d’adulte au cœur du festival, l’espace de la Récréation Solidaire réunit des associations autour de stands ludiques permettant d’affronter ses amis ou de se pimper tout en en apprenant plus sur les travail des Petits Frères des Pauvres, de la Cloche ou de Solidarités Femmes 13.
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Avec son programme Marsatac Durable et Solidaire lancé en 2008, l’événement s’attache à réduire son empreinte écologique en travaillant sur les mobilités durables des publics et des équipes – parking à vélo surveillé, navettes spéciales depuis Marseille grâce à des partenariats avec les structures locales de transport – ainsi que sur la réduction à la source et la revalorisation des déchets.
Alors lorsque l’on demande à Béatrice Desgranges pourquoi Marsatac n’aurait pu voir le jour qu’à Marseille, on se doute déjà de sa réponse. « Il y a dans l’ADN de Marseille cette touche d’impertinence, cette fierté d’appartenance, ce côté énergique et ensoleillé. Et puis cette culture du mélange des musiques, des cultures et des gens qui fait la richesse des fêtes et des artistes de chez nous ».
Festival Marsatac, du 14 au 16 juin à Marseille. Toute la programmation et les infos pratiques sur le site du festival.