Les 29 et 30 novembre prochains, l’association Aremacs organise la sixième édition des Journées de l’événementiel éco-responsable avec le soutien de la Métropole de Lyon. Au programme, deux journées ouvertes aux professionnel·les de la culture, du sport et de l’événementiel pour croiser les regards et montrer la voie vers les concerts, festivals et compétitions sportives de demain. Une étape indispensable pour s’assurer que ces moments de partage, de frisson et de rêve collectif deviennent compatibles avec les limites planétaires.
Comment encourager le public à venir en transports en commun ? C’est vraiment bien la vaisselle compostable ? Qu’est-ce qu’on fait contre les violences sexistes et sexuelles ? La plupart des organisateur·ices d’événements s’interrogent sur leur impact écologique et social. Mais entre les fausses bonnes idées, le greenwashing et le manque de temps et de moyens, les pratiques éco-responsables peinent à devenir la norme.
Ce qu’on fait était considéré comme anormal jusqu’ici, et maintenant, c’est ne pas le faire qui étonne
Face à ce constat, les Journées de l’événementiel éco-responsable (JEER) se proposent de rassembler des professionnel·les issu·es de tous les horizons autour d’un objectif clair : impulser une dynamique et apprendre collectivement à organiser des événements autrement. À travers des tables rondes et des ateliers pratiques, les JEER ouvrent un espace de dialogue entre des petits événements associatifs, des festivals phares de l’été, des associations, le Centre national de la musique, des entreprises, des collectivités territoriales… Le tout en mélangeant sans distinction culture, sport et événementiel, un fait suffisamment rare pour être souligné.
L’événement est porté depuis son origine par l’association Aremacs, et soutenue depuis plusieurs années par la Métropole de Lyon. Créée en 2004 par deux amis déterminés à nettoyer les sites jonchés de déchets, Aremacs s’est progressivement structurée pour améliorer la réduction, la gestion et la valorisation des déchets dans les petits et grands rassemblements. Elle porte aujourd’hui une voix incontournable dans la culture et le sport, s’appuyant sur ses 32 salarié·es et près de 900 bénévoles pour accompagner les événements, le grand public et les pouvoirs publics dans la transition écologique.
Montrer la voie et porter la voix de l’éco-responsabilité
« Ça fait 15 ans qu’Aremacs est sur le sujet, et je pense qu’on a atteint un certain point d’inversion. Ce qu’on fait était considéré comme anormal jusqu’ici, et maintenant, c’est ne pas le faire qui étonne » raconte Paul Berthet, soulignant au passage la conscience écologique croissante des publics. « Par exemple, un festival qui met des sacs noirs accrochés aux barrières, ça n’existe plus, parce que le public le prendrait mal. »
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La programmation des JEER fait ainsi la part belle aux expérimentations inspirantes. On retrouvera entre autres la salle de concert lyonnaise Le Périscope, avec les programmes Foot Print et Better live destinés à décarboner la production artistique à l’échelle européenne, le mouvement Match For Green qui présentera son action pour un sport plus responsable et l’équipe du Cabaret Vert, engagée de longue date sur son territoire des Ardennes.
L’enjeu social, l’impact sur le territoire, l’inclusion, l’accessibilité prennent progressivement de l’importance
De quoi diffuser de bonnes pratiques et encourager les acteur·ices encore frileux·ses, notamment dans le monde du sport pour l’heure moins mobilisé que la culture sur les enjeux d’éco-responsabilité. « Les deux filières font face aux mêmes enjeux mais ne se parlent que très peu » déplore Lauriane Gallet, responsable des JEER.
Des ateliers animés par des structures expertes permettront aussi de former les participant·es aux sujets plus techniques. Et à côté des thèmes classiques comme « transports » ou « alimentation responsable », l’atelier « agir et se former à la lutte contre les violences et harcèlements sexistes et sexuels » et la table ronde sur « le réemploi et la mutualisation » témoignent de l’ouverture de l’éco-responsabilité au-delà du seul impact impact carbone. « L’enjeu social, l’impact sur le territoire, l’inclusion, l’accessibilité prennent progressivement de l’importance dans les démarches d’éco-responsabilité » se félicite Paul Berthet.
Passer à la vitesse supérieure
Les JEER font aussi office de point d’étape pour les structures qui reviennent chaque année. Une occasion d’identifier les progrès, les obstacles, et s’interroger : « où en sont les engagements qu’on a pris ensemble les années précédentes ? ».
Cette édition sera marquée par le lancement du Réseau des évènements éco-responsables, une nouvelle phase importante pour Aremacs qui permettra de coordonner encore davantage les bonnes volontés, de mener des actions pilotes à grande échelle, d’ouvrir un centre de ressources, et de plaider pour l’éco-responsabilité des évènements d’une voix plus uniforme.
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Les JEER seront également l’occasion de discuter du rôle des collectivités territoriales, en réunissant les métropoles de Lyon, Lille, Aix-Marseille et le département de Seine-Saint-Denis. Auprès d’elles, AREMACS encourage la généralisation de l’éco-conditionnalité, un levier majeur pour accélérer la transition. En conditionnant l’attribution de l’argent public à des critères écologiques, sociaux, ou d’inclusion, les collectivités ont le pouvoir d’orienter des filières entières vers des pratiques responsables.
« Mais il ne s’agit pas uniquement de poser des conditions. Il faut aussi accompagner l’adaptation des structures, surtout les petites, à ces nouveaux critères » pointe Paul Berthet. Les collectivités pourront donc se rencontrer et échanger avec des organisateur·ices d’événements pour identifier les dispositifs, les manières de faire et les outils qui ne laissent personne de côté.
Les Journées de l’événementiel éco-responsable, organisées par Aremacs et soutenues par la Métropole de Lyon, les 29 et 30 novembre à Lyon. Un événement gratuit, inscription par mail à [email protected]. Découvrez le programme détaillé par ici.