Le rappeur Youssoupha et la chanteuse Oumou Sangaré ont sorti un titre baptisé « Tous vivants ». Les revenus tirés du morceau, qui parle du rapport des artistes à l’humanité et à l’écologie, iront à la protection de la mangrove, un écosystème forestier entre terre et mer, qui est menacé par l’activité humaine.
Qui prétend faire du rap sans prendre position ? Certainement pas Youssoupha. L’artiste est connu pour textes engagés, et s’est fait connaître avec de nombreux couplets dans lesquels il dénonce la prépondérance de l’extrême droite dans le débat public, le racisme ou le rapport compliqué de la France à son histoire coloniale. Il est vrai que l’on n’identifie pas forcément le rappeur à la cause écologique, mais il n’hésite pas à déployer cet engagement dans son dernier morceau, en featuring avec la chanteuse et compositrice malienne Oumou Sangaré.
À lire aussi : Un vinyle écolo et biodagradable à base de bactéries va être pressé
Baptisé « Tous vivants », le titre est sorti sur le bien nommé label Mangroove Music. Les paroles de ce single évoquent le rapport de l’humanité à la nature, ainsi que le caractère cyclique de la nature et de notre planète, qui survivra au genre humain. Les bénéfices tirés de l’exploitation du morceau financeront la protection de la mangrove, au Sénégal et au Bénin. Cet espace entre terre et mer abrite en effet un écosystème riche, mais en danger à cause des conséquences du changement climatique. Olivier Covo, le fondateur de Mangroove Music, a accepté de répondre à nos questions sur le morceau, mais également sur les prochains projets du label, qui se définit comme un ayant un impact positif.
Comment s’est faite la rencontre entre Oumou Sangaré et Youssoupha autour de ce morceau ?
Olivier Covo : Nous les avons contactés avec l’idée du projet, autour de la protection de la mangrove. Nous avons appris plus tard que Oumou Sangaré et Youssoupha souhaitaient travailler ensemble de longue date, mais qu’ils n’en avaient jamais eu l’occasion. L’idée a été de concevoir un espace de création, dans lequel les deux artistes pourraient s’exprimer au mieux. Pour cela, nous avons commencé par leur expliquer les tenants et les aboutissants de l’écosystème que nous souhaitions protéger. Ils y ont prêté une oreille attentive. D’un point de vue musical, le morceau est construit autour du Ngoni, qui est un instrument à cordes pincées originaire du Mali.
Concrètement, à quoi ressemble le projet auquel seront reversés les bénéfices du titre ?
Nous travaillons avec l’association belge Eclosio. Le projet, baptisé One Song One Forest, consiste en un programme de reboisement et de plantations, mais également d’aide au développement harmonieux des populations présentes sur place. One Song One Forest a bénéficié de l’appui de la Fondation Prince Albert II de Monaco, dont le comité scientifique est reconnu mondialement, et il a été co-construit avec les populations locales, afin qu’il réponde aux problèmes sur place.
Quels sont les futurs projets du label en matière de défense de l’environnement ?
Dans l’idée, One Song One Forest financera 9 projets de terrain, toujours autour de la protection de l’environnement. À chaque fois, un duo d’artistes permettra de mettre en avant une problématique particulière, qui se trouve quelque part sur le globe. Pour ce premier extrait, nous avons tourné un court documentaire, sous le format du carnet de voyage, ainsi qu’un podcast qui permettra d’expliciter le projet. La musique peut aider à déconstruire les imaginaires, et en créer de nouveaux. Ce projet est une preuve de concept, et je suis persuadé qu’il peut être élargi à d’autres endroits ou univers !