Depuis 2005, le festival Terres du Son imagine sur les bords de Loire un événement engagé sur tous les fronts : réduction de l’impact carbone, inclusion de tous les publics, lutte contre les violences sexistes… Du 7 au 9 juillet, c’est le retour de ce rendez-vous centré sur l’hyper local, où Orelsan, Lomepal, Bob Sinclar et Shaka Ponk partageront les scènes avec les meilleurs espoirs de la scène tourangelle.
Avant-gardiste : c’est le meilleur mot pour définir Terres du Son, festival indépendant créé par trois amis à Tours, il y a dix-huit ans déjà. Chaque année, la programmation mêle les têtes d’affiche les plus en vue de la scène francophone, des initiatives solidaires de toute la région et une production axée sur le développement durable et l’insertion de tous les publics. « Dès le départ, notre objectif était de réduire notre empreinte environnementale et de développer nos actions sur le territoire, tant au niveau social, qu’économique », explique Julien Macou, chef de projet partenariat, RSO et développement durable chez Terres du Son.
Les 45 000 visiteur·euses attendu·es du 7 au 9 juillet au Domaine de Candé entreront dans le festival en passant par l’éco-village, lieu de rencontre avec des dizaines d’associations, de conférences, de jeux autour du thème du recyclage et de la réduction des déchets. Chaque année, Terres du Son imagine de nouvelles façons de réduire son impact sur l’environnement.
À lire aussi : En Bretagne, un collectif d’artistes organise une tournée à vélo pour parler d’écologie autrement
« En 2015, nous avons fait notre premier bilan carbone, ça nous a permis de connaître les axes principaux sur lesquels travailler. 70 % de notre impact carbone vient des transports, on met donc en place des navettes, un camping gratuit pour que les festivaliers puissent dormir sur place, et des parkings à vélo », liste Julien Macou. Depuis 2017, tous les déchets du festival sont triés sur site, avec des équipes dédiées pour former les festivaliers à la répartition des déchets dans les bennes.
Inclure tous les publics
Terres du Son développe aussi toute une réflexion sur l’inclusivité du festival. Pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles, les visiteur·euses peuvent télécharger l’application Safer, qui permet de signaler si l’on est victime ou témoin d’une agression, avant de se tourner éventuellement vers un lieu d’écoute où des psychologues sont là pour recueillir la parole. Le festival travaille aussi avec plusieurs Instituts Médico-Éducatif pour impliquer des jeunes en situation de handicap dans la production et l’accueil des visiteurs. 200 jeunes ont cette année participé à la scénographie et à l’aménagement de l’espace partenaire, et seront sur place pour un stand de pop corn et de barbapapa.
« À chaque fois que l’on travaille avec un acteur, on se demande s’il existe en local »
Installé depuis 2008 au Domaine du Château de Candé, en Indre-et-Loire, Terres du Son s’engage pour la mise en avant du territoire. « 70 % du public est issu de la région Centre-Val de Loire, et on met en avant la production locale à tous les niveaux. On sert une bière locale, un collectif paysan a un stand pour vendre et présenter ses productions, un bar à vin de l’AOC Touraine est présent sur place. On a remplacé le Coca et le Perrier par des jus de fruits locaux. À chaque fois que l’on travaille avec un acteur, on se demande s’il existe en local. L’objectif, c’est que chaque euro investi sur le territoire revienne au territoire », détaille Julien Macou. Des groupes émergents, sélectionnés via la Fédération des musiques actuelles du Centre-Val de Loire, se font aussi leur place dans la programmation, aux côtés d’artistes de renommée internationale comme Bob Sinclar.
« Imaginer un futur désirable »
D’année en année, Terres du Son continue ses réflexions pour imaginer un festival à impact de plus en plus durable. Et l’objectif ne se limite pas à la réduction des déchets ou des émissions carbone : « Pour nous, le festival est un lieu d’expérimentation, on cherche à produire un impact positif sur notre environnement et sur les spectateurs », insiste Julien Macau, avant d’ajouter : « Quand on accueille le public, nous les accompagnons dans leurs actions de transition par de rencontres inspirantes (associations, conférences, jeux ..). »
« Via la musique, on crée des communautés affectives, et dans ce cadre, les messages qu’on fait passer ont tendance à perdurer dans le temps »
« Les toilettes sèches ou les gobelets en plastique, qui sont aujourd’hui partout, ont d’abord été adoptés par les festivals. On peut faire partie du changement en accompagnant une réflexion, une évolution des comportements. Via la musique, on crée des communautés affectives, et dans ce cadre, les messages qu’on fait passer ont tendance à perdurer dans le temps ». Pour la première fois cette année, Terres du Son prévoit de mener une étude avec un psycho-sociologue, pour évaluer l’impact de l’événement sur les festivaliers.
Financée par l’Ademe, cette enquête doit permettre de comprendre les effets des réflexions engagées par le festival Terres du Son Domaine du Château de Candé du 7 au 9 juillet, au niveau du tri, du recyclage, de l’alimentation… « On veut montrer que nos événements sont essentiels. La culture, c’est un récit, et on veut s’emparer de cette capacité de nos lieux à raconter quelque chose pour imaginer un futur désirable », insiste Julien Macou.
Festival Terres du Son, du 7 au 9 juillet à Monts (37) – Retrouvez la programmation et les infos pratiques sur le site du festival.