Le recueil de recettes végétales Contre-courant, édité par Sea Shepherd, présente les plats que cuisinent les chefs de l’ONG lors de leurs expéditions. Au menu, relecture végan de classiques de la cuisine, mais également amuse-bouche simples à réaliser sans matériel. À travers l’ouvrage, les défenseurs des fonds marins développent une vision écologique et heureuse de l’alimentation. Sans viande ni poisson, bien évidemment.
À la table des navires de l’association Sea Shepherd, qui partent pour de longues expéditions de défense de la biodiversité marine, vous ne trouverez ni poisson ni viande. Rien de plus logique, quand on sait que les activistes vivent au quotidien et de leurs propres yeux, les conséquences de la surpêche sur les océans, les poissons et l’environnement en général. Sea Shepherd milite donc pour une alimentation la plus végétale possible, et c’est pour cela que l’association a publié le mois dernier son propre recueil de recettes baptisé Contre-courant.
L’ouvrage présente une centaine de recettes que les membres de Sea Shepherd cuisinent durant leurs expéditions. On y trouve donc des plats simples, qui ne nécessitent pas d’outils complexes, et dont les ingrédients peuvent être conservés sur une longue période. On y trouve un tas de desserts, d’apéritifs ou de mets plus consistants, originaires de toutes les parties du monde, mais également de nombreuses alternatives véganes à des classiques de la cuisine. La sortie de cet ouvrage a été l’occasion de poser quelques questions sur le rapport de l’association à la nourriture, le véganisme et la protection de l’Océan à Lamya Essemlali, la présidente de Sea Shepherd France.
Quel était votre objectif avec cet ouvrage ?
Lamya Essemlali : Avec les années, nous avons emmagasiné beaucoup d’expériences en termes de cuisine. Nos chefs cuisiniers régalent les équipages dans des conditions qui ne sont pas du tout évidentes, et nous trouvions cela intéressant de la partager. Des livres de cuisine de Sea Shepherd existaient déjà en langue anglaise, mais nous n’en avions pas publié en français.
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Nous alertons beaucoup sur la menace que peut représenter la surpêche sur l’environnement, mais il est important de mettre en avant des alternatives. L’idée a aussi été d’ajouter un volet environnemental et éthique à l’ouvrage. Nous avons également laissé une grande place aux témoignages des personnes qui participent aux expéditions, pour montrer le contexte dans lequel ils travaillent.
Au-delà des recettes, le livre porte un discours engagé sur l’alimentation et ses conséquences…
Nous avons voulu montrer par l’exemple qu’une autre alimentation est possible, et que ce n’était pas synonyme de privation et de carences. Cela n’empêche pas le constat que l’on dresse d’être objectif et réaliste. L’alimentation a un impact fort sur la planète, mais aussi notre santé. Personne n’a envie de participer consciemment à la destruction de la planète, mais nous le faisons par nos actes. Nous voulions faire sortir nos lecteurs de cette dissonance cognitive.
Quels conseils donneriez-vous aux personnes souhaitant végétaliser leur alimentation ?
Il faut commencer à se faire la main sur des recettes. Cela peut passer par une diminution progressive de sa consommation de viande et de poisson. L’élément le plus déterminant, c’est de réussir à retrouver un équilibre et un plaisir dans son alimentation, et cela passe par le goût. Pour battre en brèche les a priori que l’on peut avoir sur l’alimentation végétale, rien de tel que tester.