Et si, pour entamer la transition écologique, on repensait notre rapport à l’eau ? Pour lutter contre la pollution plastique et la financiarisation de cette ressource précieuse, Les Verts Moutons propose de purifier l’eau du robinet, qui a trop souvent mauvaise presse, à l’aide de perles de céramique. Une solution simple et écologique pour définitivement bannir les bouteilles en plastique de notre quotidien.
Cet article est écrit en partenariat avec Les Verts Moutons.
Un Français sur deux déclare consommer quotidiennement de l’eau en bouteille (Baromètre 2020 « Les Français et l’eau »). Un choix qui interroge, d’autant plus que l’immense majorité de l’eau distribuée dans les rayons des supermarchés est vendue dans des emballages en plastique. Pour justifier ce choix peu écologique, les aficionado de la bouteille reprochent à l’eau du robinet « son mauvais goût » parfois chloré ou calcaire. Des arguments dont se saisissent les industriels pour vendre de l’eau embouteillée, pourtant beaucoup plus onéreuse et plus polluante.
« L’eau minérale en bouteille est 300 fois plus chère que l’eau du robinet ! »
« L’eau minérale en bouteille est 300 fois plus chère que l’eau du robinet, s’insurge Laurence Beauvais, fondatrice de la jeune société Les Verts Moutons. Et puis, cette industrie alimente toute la pollution plastique. Elle n’a que des inconvénients ! » Une aberration pour cette ancienne journaliste qui, en 2016, a décidé d’accorder ses convictions écologiques avec son activité professionnelle. Sensible à la pollution des océans et atterrée par le succès incompréhensible de l’eau embouteillée, Laurence Beauvais découvre par hasard une solution innovante, économique et écolo pour améliorer la qualité de l’eau du robinet : les perles de céramique.

Perles de céramique VS obsolescence programmée
Apparues dans les années 1980 au Japon, les perles de céramique contiennent un « cocktail » d’environ 80 souches différentes de micro-organismes bénéfiques qui travaillent sur la structure moléculaire de l’eau. Elles permettent de régénérer le vivant selon trois actions : elles sont anti-oxydantes, purifiantes et dynamisantes. « Concrètement, ces perles de céramique rendent l’eau plus fine, suppriment le goût désagréable et éliminent les dépôts calcaires et le chlore », explique Laurence Beauvais.
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Pour purifier l’eau, il suffit de déposer une quinzaine de perles au fond d’une carafe d’un litre et d’attendre environ 30 minutes. « Le goût devient plus doux, plus neutre, identique à celui d’une eau de source. » Côté durée de vie, les perles de céramique sont efficaces une dizaine d’années. « Dans une société qui vit sur l’obsolescence programmée, c’est plutôt pas mal », sourit Laurence Beauvais. Surtout, ces perles sont une vraie alternative aux carafes filtrantes en plastique qui nécessitent de changer la cartouche régulièrement.
Seule ombre au tableau : aujourd’hui, une seule usine fabrique ces perles de céramique, et elle est située au Japon. « Nous avons obtenu une certification pour pouvoir développer cette solution en France », assure la fondatrice de Verts Moutons, qui espère pouvoir lancer une production locale « au second semestre 2021 ».
Repenser notre rapport à l’eau
« Trop de personnes ont l’impression que l’eau potable est une ressource inépuisable. »
Cinq ans après avoir créé son entreprise, Laurence Beauvais ne ménage pas ses efforts pour faire connaître les perles de céramique au plus grand nombre. Petit à petit, Les Verts Moutons se fraye un chemin jusqu’aux rayons de boutiques spécialisées un peu partout en France. « Il y a aussi un énorme travail de pédagogie à effectuer sur la rareté de l’eau, admet-elle. Trop de personnes ont l’impression que l’eau potable est une ressource inépuisable et ont tendance à la gâcher. »
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En 2010, l’ONU reconnaissait l’accès à l’eau potable comme un droit humain. 15 ans plus tard, plus de 2 milliards de personnes sont toujours privées de ce droit fondamental. Pire, la financiarisation de l’eau incite certains investisseurs à spéculer sur le cours de cette ressource, comme c’est le cas en Californie depuis 2020. Parfois appelée « l’or bleu du XXIe siècle », l’eau fait partie des symboles d’un système à deux vitesses qui nécessite d’être enrayé par la prise de conscience collective.
« On se tire des balles dans le pied en permanence, constate Laurence Beauvais. On a une telle habitude de consommer sans en prendre conscience qu’on ne se rend même plus compte des réalités. Quand je vois certaines personnes acheter des petites bouteilles d’eau en plastique pour aller au bureau ou faire du sport au lieu de remplir leur gourde au robinet… Tout cela participe à la financiarisation de ce bien commun et à l’enrichissement des géants de l’agroalimentaire. On est trop nombreux sur cette planète pour que certains s’accaparent la ressource et laissent les autres mourir. »
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