Le gouvernement d’Australie a annoncé la semaine dernière l’arrêt d’un projet de mine de charbon dans l’est du pays. L’exploitation du gisement serait trop dangereuse pour la grande barrière de corail, qui est déjà menacée par le changement climatique.
On n’avait jamais vu ça au pays du charbon. Le gouvernement australien a annoncé le 8 février dernier qu’il allait mettre un coup d’arrêt à un énorme projet de mine situé à Rockhampton, sur la côte est du pays. Le risque pour la biodiversité locale était en effet bien trop important. La décision a été annoncée par la ministre de l’Environnement australienne Tanya Plibersek. Elle s’est appuyée sur une consultation locale, impliquant les habitant·es de la région.
Le projet de mine était porté par l’ancien député conservateur Clive Palmer à travers sa société Central Queensland Coal. Celui-ci prévoyait d’extraire des milliers de tonnes de charbon à quelques kilomètres de la grande barrière de corail, qui est classée au patrimoine mondial de l’Humanité. Si la mine avait été creusée, celle-ci aurait été en grand danger, notamment à cause des eaux de ruissellement créées par l’extraction de minerai. Celles-ci auraient été en grande partie rejetées dans la mer, accroissant ainsi la destruction d’un site naturel unique au monde.
La biodiversité toujours menacée
Bien que l’abandon du projet soit salué par les associations écologistes, la grande barrière de corail n’en demeure pas moins menacée. Ce récif qui s’étend sur 2 300 kilomètres de long souffre énormément du réchauffement climatique. Entre 1985 et 2012, elle a perdu la moitié de sa superficie. La hausse des températures des océans provoque également des épisodes de blanchissement, qui réduisent l’espérance de vie des coraux.
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L’acte du gouvernement australien est particulièrement courageux quand on sait que l’industrie minière pèse pour 8 % du produit intérieur brut de l’Australie. Le pays est le premier importateur au monde de charbon, ce qui représente 30 % de tout le charbon vendu sur le marché. La force de l’industrie minière plombe le bilan carbone du pays, avec 15,5 tonnes de Co2 émises par habitant·e chaque année, plus du double de celui des Français·es, et trois fois la moyenne planétaire.