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Lamya Essemlali : « Pour beaucoup, la vie marine se limite au poisson qu’ils ont dans leur assiette »

par Jean-Paul Deniaud
17 avril 2023
Lamya Essemlali / Sea Shepherd / Ocean Fest

©Tara Lambourne / Sea Shepherd

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Renouer une relation à l’océan, et aux poissons, voilà l’un des enjeux essentiels pour réussir à à protéger le monde marin, selon la présidente de Sea Shepherd France, Lamya Essemlali. Et si les festivals de musique pouvaient servir la cause ?

La culture et les festivals, de nouveaux leviers pour mobiliser sur les enjeux écologiques ? C’est le pari qu’a fait l’association de défense des océans Sea Shepherd France en rejoignant l’aventure Ocean Fest, organisé fin mars à Biarritz par Hugo Clément et Worakls.

Si le festival s’est engagé à reverser l’ensemble de ses recettes à l’association, un événement grand public comme l’Ocean Fest est aussi un moyen de toucher un autre public, selon la présidente de l’association, Lamya Essemlali. Et peut-être de renouer une relation sensible au monde marin, et aux vivants qui l’habitent.

Lors de la table ronde animée par Hugo Clément, à l’Ocean Fest, tu as évoqué la question du sensible. Pourquoi est-ce important de recréer de l’empathie pour le monde marin ?

Lamya Essemlali : C’est un grand défi, et c’est vraiment le cœur du problème selon moi. Pour la plupart des gens, le seul lien qu’ils ont avec la vie marine, c’est à travers le poisson dans leur assiette. Il faut vraiment recréer un lien avec le monde marin, arrêter de l’envisager comme une simple ressource, et le considérer au sein d’une communauté du vivant. Parce que nos destins sont liés. Il y a là une notion de respect, et aussi d’enchantement.

« Que des gens soient prêts à aller aussi loin pour sauver l’océan, ça interpelle forcément »

Il y a des espèces pour lesquels c’est plus simple, comme les dauphins ou les baleines, qui sont des animaux très charismatiques. Mais pour les poissons, c’est catastrophique. On les considère à peine comme des animaux : les quotas de poissons sont fixés en tonnes. On parle de « stock » pour évoquer les populations de poissons. Ce sont des relations hyper marchandes, hyper prédatrices.

Comment Sea Shepherd agit pour pour retisser cette relation ?

Cette déconnexion est dramatique pour un pays comme la France, qui est le deuxième plus grand territoire maritime au monde, avec 11 millions de kilomètres carrés. Nous avons une énorme responsabilité. Le marin Éric Tabarly mettait le doigt sur le problème lorsqu’il disait que « l’océan pour les Français, c’est ce qu’ils ont dans le dos lorsqu’ils étalent leurs serviettes sur la plage ».  

Je suis convaincu qu’à partir du moment où on changera notre regard, notre rapport à l’océan et au monde marin, tout le reste en découlera. Pour essayer de renouer ce lien, on met en place avec Sea Shepherd des campagnes qui interpellent, qui bousculent le statu quo.

Pour citer Paul Watson, fondateur de Sea Shepherd : une baleine qui se fait harponner, ce n’est pas une histoire. Mais des gens qui risquent leur vie pour sauver cette baleine, ça devient une histoire. Le fait que des gens soient prêts à aller aussi loin pour sauver l’océan, ça interpelle forcément.

Comment Sea Shepherd France s’est retrouvé embarquée dans l’aventure de l’Ocean Fest ?

Lamya Essemlali : Je connais Hugo Clément depuis plusieurs années. Nous avons fait des campagnes ensemble, comme Dolphins Bycatch dans le golf de Gascogne, sur la capture de dauphin. Nous avons tous deux assisté à un “grindadráp”, un massacre de dauphins globicéphales aux îles Féroé.

On se connaît très bien et on échange très régulièrement. On est des compagnons de combat quoi. Quand il nous a proposé ce projet, on a directement accepté.

À lire aussi : Hugo Clément : « Le festival est un des moyens à utiliser pour essayer de sensibiliser les gens »

Il y a d’abord un enjeu financier parce que les bénéfices générés par le festival sont versés à Sea Shepherd France et vont permettre d’alimenter nos campagnes. On souhaite aussi toucher un public qu’on ne connaît pas. Grâce aux artistes qui ont accepté de jouer bénévolement, il y a beaucoup de fans qui sont venus et qui n’ont sûrement jamais entendu parler de Sea Shepherd France. Et ça, c’est génial.

Ça nous permet de semer des graines dans les esprits, pour donner envie d’aller plus loin et de se renseigner sur ce que l’on fait. Et après, qui sait ? Certains vont s’interroger sur leur rôle sur l’océan, d’autres vont peut-être nous soutenir, voire même nous rejoindre.

Tags : BiodiversitéFestivalInterviewOcéanONG

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