Réussir à vendre 4 500 billets pour un festival dans les premières 24h, c’est rare. Surtout pour une première édition. C’est pourtant l’exploit de l’Ocean Fest, organisé à Biarritz ce 31 mars par Hugo Clément et le musicien Worakls.
Au programme, des superstars des musiques électroniques (Vitalic, Polo & Pan, The Avener, Synapson et bien sûr Worakls) venues jouer bénévolement pour soutenir l’association Sea Shepherd. Pioche! était sur place pour poser LA question : pourquoi « the » Hugo Clément se lance dans l’orga de festivals ?
Comment est venu cette idée un peu folle de monter un festival à Biarritz dédié aux océans ?
Hugo Clément : C’est une idée qu’on a eu avec Worakls au printemps dernier, il était de passage dans le coin pour un concert et on s’est dit que ça serait cool de créer un moment joyeux, festif et engagé en même temps. Il n’y avait pas trop de festival qui avaient pris ce créneau, donc on a monté l’Ocean Fest, avec une première édition à Biarritz, qu’on aimerait développer ailleurs le long de l’océan.
C’était important pour nous que ce moment de teuf serve aussi à quelque chose donc tous les bénéfices du festival sont reversés à Sea Shepherd, et peut-être à l’avenir aussi à d’autres associations.
C’est un peu un rêve de gosse d’organiser une énorme fête comme ça avec 5 000 personnes
Pourquoi avoir choisi de soutenir le combat de Sea Shepherd ?
Je travaille avec Sea Shepherd depuis très longtemps, j’ai fait beaucoup de missions avec eux. J’admire vraiment leur travail et je pense qu’ils font un boulot indispensable d’action directe et concrète sur le terrain. Il n’y a pas beaucoup d’ONG qui vont en mer pour filmer et s’opposer aux chasseurs de baleines.
C’est aussi une asso qui a besoin de fonds pour financer les bateaux et les missions et puis au vu de l’actualité en France, ça nous paraissait évident de commencer avec eux pour soutenir leur campagne de protection des dauphins.
Pour toi, quel impact particulier ça a d’amener 4 500 personnes à danser pour une cause environnementale ? Est-ce que c’est une nouvelle façon de médiatiser les combats ?
Oui, je pense qu’il ne faut négliger aucun canal, aucune occasion de sensibiliser les gens. Évidemment, les gens viennent d’abord pour faire la fête, mais quand même, il y a un stand de Sea Shepherd où ils pourront discuter, il y aura des messages de sensibilisation. Ils savent que le prix qu’ils ont mis dans le billet est reversé à une association. Ici, tous les food trucks sont végétariens et engagés.
On est très honoré que ces artistes acceptent de participer gratuitement à ce combat
Même si le moment est festif, le message de fond est bien présent et je pense que ça infuse quand même d’une certaine manière. C’est un des moyens à utiliser pour essayer de sensibiliser les gens.
En vrai, ce festival, c’est aussi un rêve de fan de musique, non ?
Aussi ! C’est vrai que j’adore la musique électro et c’est un peu un rêve de gosse d’organiser une énorme fête comme ça avec 5 000 personnes et plein d’artistes qu’on adore. Et c’est pour la bonne cause, alors que rêver de plus ?
Tous les artistes ont accepté de venir bénévolement, on est vraiment ravis et très honoré d’avoir ces artistes qui ont des agendas très chargés et qui acceptent de faire un crochet par Biarritz gratuitement pour participer à ce combat-là.
Qu’est-ce qui est mis en place pour tenter de réduire l’empreinte environnementale de l’évènement ?
On essaie d’être les plus exemplaires possible tout en ayant bien conscience que c’est impossible d’être parfait. On a tout mis en place pour que l’impact soit le plus réduit possible. Il y a des navettes de bus spéciales, affrétées par Txik Txak , qui permettent aux gens de venir sans la voiture et de repartir sans la voiture. Non seulement c’est écolo, mais en plus c’est beaucoup plus sûr en termes de sécurité. De leur côté, les artistes aussi ont été incités à venir en train.
Comme on sait qu’un des gros impacts des festivals, c’est la nourriture servie, on a toute la restauration qui est 100% végétarienne, on n’utilise aucun plastique, et évidemment, il y a le classique de tous les festivals : les gobelets consignés.
Après, ça reste un festival de musique, il y a de l’éclairage, il y a besoin d’électricité pour faire fonctionner le tout, certains viennent quand même en voiture… La question c’est de trouver le juste équilibre entre les fonds qu’on va récolter pour la bonne cause et l’impact un peu inévitable qu’il faut essayer d’atténuer le plus possible.