20 ans (déjà) que l’association Felipé œuvre à promouvoir l’écologie à travers la littérature et la presse. À l’heure d’une prise de conscience globale, comment ces passionné·es observent-ils et observent-elles l’évolution de ces sujets dans le monde de l’édition ? On est allés leur poser la question, à quelques jours de leur 20e festival.
C’est peu dire que les livres écolos se sont fait une place sur les étals des libraires, alors que le sujet était boudé quelques années en arrière. Le constat est le même pour les médias, qui sont de plus en plus nombreux à confier leurs colonnes au sujet. Une évolution qui tient évidemment à l’époque et aux conséquences du changement climatique qui sont de plus en plus tangibles, mais également au travail de mise en avant des générations précédentes d’écologistes.
Parmi ces passionné·es, on peut citer l’association Felipé – pour Festival de la littérature et de la presse d’écologie – qui œuvre à faire de la planète un sujet aussi discuté, voire plus, que les autres. Cela passe notamment par un événement annuel, durant lequel l’association invite les journalistes et les auteurs et autrices les plus pertinent·es du moment.
La vingtième édition du Félipé aura lieu le 19 et 20 novembre au Ground Control, à Paris. On annonce notamment les journalistes Anne-Sophie Nouvel ou Hervé Kempf, mais aussi les autrices Myriam Bahffou et Hélène Laurain. Ainsi que la projection du film Composer les mondes, d’Eliza Levy, suivi par une table ronde avec la réalisatrice et Philippe Descola. Nous sommes allé·es en discuter avec Claire Rassinoux, chargée de la communication de l’association, et William Hogge, président du Felipé.
Comment abordez-vous cette 20e édition du Felipé ?
Claire Rassinoux : Au Felipé, nous souhaitons promouvoir la question de l’écologie à travers la littérature. Pour cela, nous organisons un festival annuel depuis 2003. L’idée est de toute la diversité que peuvent offrir les livres écolos, qu’il s’agisse d’ouvrages pratiques, d’essais ou bien de BD par exemple. Pour notre vingtième anniversaire, nous ressentons bien l’intérêt grandissant pour les questions écologiques. Nous avons donc décidé de prendre un peu de hauteur, et de nous intéresser à l’avenir de l’écologie.
« Aujourd’hui, l’offre est foisonnante, et les formats ont beaucoup évolué »
William Hogge : L’idée est de parler à la fois du passé, du présent et du futur. Pour cela, nous allons faire le point sur chacune des éditions précédentes, en ressortant des archives les affiches et en les exposant.
Comment avez-vous vu évoluer le paysage des livres et de la presse d’écologie ?
William Hogge : Il y a vingt ans, on ne trouvait pas les livres écolos en librairie, et le Felipé est né pour cela. Aujourd’hui, ce n’est plus du tout le cas ! L’offre est foisonnante, et les formats ont beaucoup évolué. Il y a beaucoup plus de livres sur des thématiques diverses, dont de nombreux ouvrages accessibles et pratiques. On ressent un véritable engouement. Dans notre programmation, nous essayons donc plutôt de mettre en avant le travail de maisons d’édition indépendantes, comme Wild Project, Le passager clandestin ou bien Terre Urbaine.
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Claire Rassinoux : Le livre, aussi noble soit il n’échappe pas aux logiques capitalistes… Les éditeurs peuvent d’ailleurs en être les premières victimes. Certaines maisons d’éditions comme Rue de l’échiquier ne publient un ouvrage que si son sujet et la manière dont l’auteur le traite sont inédits, pour ne produire que ce qui est nécessaire. C’est ce genre de démarche que nous souhaitons mettre en avant.
Quelles sont les lectures qui vous ont le plus marqué·es ces derniers temps ?
Claire Rassinoux : J’ai beaucoup aimé l’adaptation de la pensée de Philippe Descola en bande dessinée par Alessandro Pignocchi, baptisée Ethnographie des mondes à venir. Je pourrais également citer Écologie et démocratie, de la philosophe Joëlle Zask. Il du rapport entre les deux notions, qui sont capitales pour notre avenir.
William Hogge : De mon côté, j’ai beaucoup apprécié Des paillettes sur le compost, l’écoféminisme au quotidien de Myriam Bahaffou, et le roman Partout le feu de Hélène Laurain. Les deux autrices seront d’ailleurs pésentes au Felipé.
Toutes les informations sur le Félipé sur le site de l’événement.