Chaque mois, le Socksial Club permet à ses membres de recevoir une paire de chaussettes imaginée par une personnalité publique engagée, en coton bio et en édition ultra limitée. Une idée portée par le Belge Mathieu Fonsny, programmateur des festivals de Dour et de Marsatac, pour renouveler avec goût sa collection de chaussettes tout aidant les réfugiés.
L’histoire du Socksial Club est née dans une chambre liégeoise. Au moment du premier confinement, le Belge Mathieu Fonsny, programmateur du Dour Festival et de Marsatac, a eu l’idée de ressortir des tiroirs un vieux projet : créer un club d’amateurs de chaussettes. « Comme beaucoup de gens, je me suis retrouvé enfermé dans ma chambre du jour au lendemain, se souvient-il. Le climat devenait assez anxiogène. J’avais besoin de me créer une bulle d’oxygène pour m’extirper de tout ça. » Mathieu planche alors sur le « Socksial Club », un club privé d’amateur.trice.s de chaussettes. L’idée ? Envoyer chaque mois aux membres de la communauté une paire de chaussettes originale et exclusive, pensée et designée par des curateur.trice.s engagés.
J’ai diggé de la chaussette comme je l’aurais fait pour la musique
Une fois l’idée posée sur un bout de papier, Mathieu défriche l’univers de la chaussette à grands renforts de lecture. « J’ai pas mal appris sur les matières utilisées, sur le coton égyptien et américain. En fait, j’ai diggé comme je l’aurais fait pour la musique. » Côté production il découvre la Manufacture Perrin à Montceau-Les-Mines (Saône-et-Loire). « Je n’y connaissais rien, avoue-t-il en riant. En fait, j’ai tapé « confection chaussettes » sur Google, et je suis tombé sur eux. » Bingo. L’entreprise familiale est spécialisée dans la chaussette depuis quatre générations et travaille aujourd’hui avec de nombreuses marques comme Le Slip Français, Saint-James et 1083. Après quelques échanges, les deux parties s’entendent sur une production mensuelle de 500 paires en coton bio.
Les premières créations de Jean Jullien et de Pomme
Pour designer les chaussettes, Mathieu fait marcher son réseau. « J’ai décidé de ne pas seulement me cantonner à l’art, mais plutôt de d’ouvrir le Socksial Club à des personnalités publiques qui partagent mes valeurs. Ça peut être quelqu’un de la musique, du cinéma, du sport, du dessin ou encore un libre-penseur », explique-t-il. Le populaire illustrateur Jean Jullien est le premier à s’être prêté au jeu pour la série de décembre 2020. En janvier, ce sera au tour de la musicienne Pomme de signer sa paire.
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S’il est possible de les acheter à l’unité, l’idée est d’abord de rejoindre le club pour recevoir, chaque mois, sa nouvelle paire de chaussettes. À la manière d’un festival, où la programmation comporte à la fois des têtes d’affiche et des artistes émergents, Mathieu espère que le Socksial Club fera découvrir aux membres de nouvelles personnalités. « À Dour, tu espères que quelqu’un venu pour un concert de hip hop s’arrête devant un set d’électro. Au Socksial Club, c’est pareil. Tu adhères au club pour Jean Jullien et, le mois suivant, tu découvriras Pomme. »
Une paire de chaussettes = un repas à un.e réfugié.e
Je ressens ce besoin de porter un projet avec une dimension citoyenne, éthique et sociale
La notion sociale est une valeur fondamentale du Socksial Club. « Comme plein de gens, je ressens ce besoin de porter un projet avec une dimension citoyenne, éthique et sociale », explique Mathieu. Le club s’est ainsi rapproché de la Plateforme citoyenne de soutien aux réfugiés, BXLRefugees. Pour chaque paire de chaussettes achetée, un repas est offert à un.e réfugié.e. Pour un abonnement d’un an, c’est un repas par mois et un kit de sous-vêtements neufs qui se destinent à un.e réfugié.e. Le curateur peut aussi, s’il le souhaite, reverser son cachet dans le pot commun pour abonder les dons. Chaque année, Mathieu espère reverser « entre 15 000 et 20 000 euros » à BXLRefugees.
Après Pomme, la paire de chaussettes de février 2021 sera réalisée « par un duos de street-artist bruxellois ». Pour la suite, Mathieu continue à prospecter. « Tout programmateur rêve d’avoir Daft Punk dans son festival. Pour le Socksial Club, je pense plutôt à Michelle Obama ou Banksy », s’amuse-t-il. Le Belge pense aussi à Nina Chanel, une artiste peintre américaine qui « pourrait faire une super paire de chaussettes ».
Pour adhérer au club, c’est ici.