Après le nutri-score, l’éco-score. La secrétaire d’État chargée de l’écologie Bérangère Couillard a annoncé la mise en place d’ici 2024 d’un affichage qui permettra aux consommateur·ices de juger si les vêtements et aliments qu’ils et elles achètent sont respectueux de l’environnement.
Les dégâts de l’industrie du vêtement et de l’agroalimentaire sur l’environnement ne sont plus à prouver. La fabrication de ces produits nécessite énormément d’énergie, d’eau, et de matières premières en général. Leur exploitation épuise les sols, et pollue l’environnement à une échelle planétaire. Des solutions existent, et le succès de marques écoresponsables montre bien que les consommateur·ices sont de plus en plus soucieux·ses du bilan carbone de ce qu’ils et elles achètent.
Mais il est encore difficile d’y voir clair, tant l’alimentation et l’habillement sont le royaume du greenwashing. On ne compte plus les labels et promesses pseudo-écolos, qui sont démontés les uns après les autres par des études et des ONG qui défendent le climat. Les choses devraient bouger d’ici le 1er janvier 2024, car la Secrétaire d’État chargée de l’écologie Bérangère Couillard a annoncé dans les colonnes du journal 20 minutes ce lundi, la mise en place d’un éco-score obligatoire pour ces produits. Il devra figurer sur les emballages des vêtements et des produits alimentaires, et renseigner les clients sur les performances écologiques de ce qu’ils achètent. Il ne devrait concerner que ces deux catégories, mais le dispositif pourrait être élargi s’il est considéré comme concluant.
Pas encore d’échelle définie
« La fabrication d’un jean, par exemple, nécessite une consommation d’eau équivalente à 285 douches. L’affichage environnemental permettra cette prise de conscience et je suis certaine qu’elle poussera une partie des consommateur·ices vers des achats plus durables. », explique Bérangère Couillard pour justifier la mesure. Au-delà de l’effet d’annonce, les modalités précises de cet éco-score ne sont pas encore connues. La secrétaire d’État évoque dans l’interview l’échelle utilisée par le nutri-score, qui classe les produits de A à E, sans pour autant valider ce choix. Un affichage et des modalités de calcul devraient être arrêtés d’ici cet été, toujours selon Bérangère Couillard.
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Pour une fois, ce sont les entreprises qui ont fait bouger l’État. La mesure annoncée par la Secrétaire d’État fait en effet suite à l’annonce de plusieurs collectifs d’acteur·ices de l’agroalimentaire et du textile de lancer leur propre échelle de mesure. On peut penser notamment au Planet-Score, propulsé par l’Institut de l’Agriculture et de l’Alimentation Biologique, une association qui rassemble des acteur·ices de la filière. Le test s’est avéré concluant, selon l’organisme. Il est donc tout naturel d’élargir ce dispositif à des industries qui en ont bien besoin.