Une étude parue dans la revue Science Advances critique les effets de la pollution lumineuse, notamment avec le recours aux lampes LED dans l’éclairage public. Elles auraient des effets catastrophiques sur le rythme de vie des animaux et des humains, notamment à cause de leurs teintes trop blanches.
La nuit finira-t-elle par disparaître ? La question peut sembler un brin absurde, mais la pollution lumineuse fait reculer inlassablement l’obscurité à mesure que le progrès le permet, au point de nous laisser dans un jour sans fin. L’apparition de l’éclairage LED n’a pas arrangé les choses, selon une étude dirigée par l’astrophysicien Alejandro Sánchez de Miguel, et publiée dans la revue Science Advances. Pour réaliser ses recherches, il s’est basé sur des photos issues de la Station spatiale internationale.
S’il est clair qu’elles consomment moins d’énergie, ces lampes sont très nocives pour le vivant, à cause de leur spectre de lumière proche du blanc. L’éclairage LED perturbe en effet le rythme circadien des animaux et des êtres humains. La lumière ininterrompue dérégule la production de mélatonine et désoriente les insectes ou les chauves-souris, qui dépendent des étoiles pour se diriger efficacement.
Plus de lumière qu’auparavant
« Vue de l’espace, l’image qui en résulte ressemble à l’analyse d’un cancer ou à une toile d’araignée fluorescente qui ne cesse de grandir », commente l’auteur. La faible consommation électrique des ampoules LED incite en effet les municipalités et acteurs privés vers une fuite en avant de la puissance des éclairages, explique le chercheur.
À lire aussi : La pollution lumineuse bouleverserait à grande échelle notre environnement
L’étude ne se veut pas alarmiste, et pointe donc plusieurs motifs d’espoir. L’un d’eux concerne la crise de l’énergie que nous traversons. Elle a pour effet secondaire de pousser de nombreuses municipalités à éteindre leurs lumières, pour économiser quelques deniers. De quoi, on l’espère, rendre à la nuit un peu de sa pénombre.