We Love Green s’est offert 17 hectares de forêt dans les Landes. Le festival souhaite créer une réserve sur ces terres, à l’heure où les pins brûlent par milliers dans la région.
On ne cesse de le répéter dans les colonnes de Pioche!, mais le monde de la culture a une responsabilité énorme en termes d’écologie. Cette mission est souvent comprise d’un point de vue symbolique, car l’art et ses manifestations dans l’espace public participent à forger l’imaginaire, et à pousser les gens à agir. Mais les compagnies, les tourneurs et tourneuses, les producteurs et productrices et tous·tes les autres acteurs et actrices de la culture peuvent également avoir un impact tangible, au travers d’actions dans le monde réel.
C’est peu ou prou la démarche qu’ont décidé d’adopter les organisateurs et organisatrices du festival We Love Green, qui ont annoncé dans leur dernière newsletter avoir fait l’acquisition d’un petit bout de forêt. Cette parcelle, grande de dix-sept hectares, se situe dans le département des Landes, à quelques kilomètres de l’Océan Atlantique. Elle est couverte d’eucalyptus, de pins, de chênes et de bruyères.
Ouvrir un sanctuaire
D’instinct, on fait difficilement le rapprochement entre l’achat d’une forêt et l’organisation d’un festival de musique, même si l’on connaît le rapport ténu entre We Love Green et l’écologie. Mais le festival a un projet clair pour l’endroit, comme expliqué dans leur newsletter : « Nous voulons faire de cet espace naturel menacé un sanctuaire protégé, loin de la monoculture de résineux servant à produire papier toilette et granulés ».
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Pour atteindre cet objectif, ils et elles s’engagent à travailler de concert avec des scientifiques et des spécialistes locaux de l’écosystème, afin de créer une forêt avec de nombreuses essences d’arbres différentes. Le choix de ce lieu n’est d’ailleurs pas le fruit du hasard. Cet été, les Landes ont été en proie aux flammes, et des milliers d’hectares sont partis en fumée durant les mois de juillet, août et septembre. Une situation que certains spécialistes imputent à l’uniformité de la forêt dans cette région. Un petit pas, donc, mais qui va dans la bonne direction, à l’heure où nos forêts ne sont par près d’arrêter de brûler.