Le baromètre annuel de la Coordination des fédérations et associations de culture et de communication met en lumière la démission des responsables associatifs bénévoles dans le secteur culturel. Une tendance lourde de conséquences pour la cohésion sociale et le respect des droits culturels, selon la Coordination.
Festivals, théâtres associatifs, MJC, orchestres locaux… Partout sur le territoire, la culture repose en grande partie sur les associations et leurs bénévoles. Toutefois, le secteur est un des plus touchés par le recul du bénévolat qui apparaît depuis 2016, accentué par la pandémie de Covid-19. En témoigne une nouvelle étude de la Coordination des fédérations et associations de culture et de communication (Cofac) qui souligne que 43% des associations culturelles ont perdu des bénévoles à responsabilité depuis le printemps 2022.
« Bénévolat de responsabilité : le grand épuisement » titre alors la Cofac qui affirme que la lassitude, la perte de sens et la perte de motivation sont les raisons les plus régulièrement évoquées par les responsables démissionnaires. Viennent ensuite le vieillissement des bénévoles, et le manque de disponibilité dans 19% et 18% des cas.
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Le phénomène inquiète d’autant plus que les associations culturelles peinent à recruter de nouveaux·elles bénévoles. 36% d’entre elles ont perdu des adhérent·es ces dernières années, et une association sur deux n’a pas réussi à remplacer les bénévoles responsables qui ont arrêté leur engagement.
Un recul des droits culturels
Pour expliquer cet « épuisement physique et moral », l’étude avance d’abord les difficultés liées à la recherche de financement et la mise en concurrence des associations. En effet, un tiers des associations interrogées ont vu leurs subventions locales diminuer par rapport à 2022, et deux tiers n’ont pas reçu ou reçu partiellement les subventions nationales sollicitées. À ces difficultés s’ajoutent le sentiment de ne pas être écouté·e ainsi que les obstacles opérationnels et administratifs qui font le quotidien des responsables associatif·ves.
La Cofac rappelle l’importance du travail des associations pour garantir les « droits culturels » de tous·tes les citoyen·nes, c’est-à-dire le droit à avoir accès et à participer à la vie culturelle. « Moins de culture et moins d’engagement citoyen signifient aussi moins de cohésion sociale et une citoyenneté en recul », soutient la Coordination avant de conclure : « il est temps de faire confiance et de redonner confiance à celles et ceux qui s’engagent pour que la culture soit vivante ».