Populaire et esthétique, le vélo trouve toute sa place au cœur des festivals de l’été. Entre déplacement écologique et souffle de liberté, il rejoint naturellement la programmation du festival ardennais Cabaret Vert grâce à l’implication de l’association Ma Ville à Vélo. Avec cette année encore un parking spécial en roue arrière du 15 au 18 août, et la première « Vélorution », vendredi 16 août, organisée conjointement par Ma Ville à Vélo, Cabaret Vert et Pioche!. Grand plateau.
Article écrit en partenariat avec Diffuz, le réseau des actions bénévoles de la Macif.
Dans la famille des festivals qui transforment leurs territoires, Cabaret Vert à Charleville-Mézière, 20 ans de musique et d’écologie l’an prochain, fait partie des piliers. Avec ses 127 000 spectateur·ices en 2023, un record, le rendez-vous ardennais est devenu une véritable courroie d’entraînement pour les associations locales associées à la fête le temps d’un week-end. C’est le cas de Ma Ville à Vélo, et ses 400 adhérent·es-cyclistes.
Qu’ils/elles soient des militant·es sur deux roues pour plus de voies cyclables ou de simples passionné·es venu·es transmettre leur amour de la pédale, tous·tes ont noirci les dates du 15 au 18 août sur le calendrier. Pour la prog de Cabaret Vert, qui réunit Macklemore, PJ Harvey ou Justice. Et pour rejoindre les deux temps forts organisés par Ma Ville à Vélo pendant le festival : l’animation du parking à vélo pendant 4 jours, et la grande « Vélorution » du vendredi.
La roue tourne
« On est vraiment fier·es de participer à ce festival important pour le territoire, qui porte des valeurs qui correspondent à celles de l’association », confirme Antoine Pérardelle, président de Ma Ville à Vélo. Une équipée qui naît d’une réponse un sujet tout à fait pratique : des vélos accrochés partout aux abords du site. « On leur a proposé de créer un vrai parking vélo gardienné, sécurisé, et on va l’animer. Résultat, on a dépassé les 1 000 vélos l’an dernier, contre quelques dizaines il y a 6 ans. »
Loin d’être anecdotique, cette action est surtout un levier de prévention et de pédagogie auprès des festivalier·es. Sur place, Ma Ville à Vélo propose un petit atelier de réparation pour réparer un vélo déraillé ou crevé afin de le reprendre dans de bonnes conditions en fin de soirée. C’est aussi l’occasion d’expliquer comment bien accrocher sa monture et, pour le retour, de parler de « voir et être vu » en distribuant des gilets réfléchissants.
Le vélo, c’est un super objet de communication et de prétexte à la rencontre
« Au départ, les festivalier·es étaient trop impatient·es de rentrer sur le site du festival pour échanger, raconte Antoine Pérardelle, alors on a mis en place une roue de la chance pour gagner des goodies éco-responsables. » Parmi les lots, confiés par les commerçants locaux, on retrouve des gilets réfléchissants, des bons d’achats, des tickets de bus…
Un temps fort qui mobilise de nombreux·ses bénévoles, et permet d’en rencontrer de nouveaux. « Un jeune retraité nous a découvert·es lors de Cabaret Vert, a adhéré, et aujourd’hui, c’est un bénévole actif » sourit le président de Ma Ville à Vélo.
Culture vélo
Alors qu’environ 10% de la population française ne sait pas ou plus faire de vélo, selon la Fédération des usagers de la bicyclette (FUB), et à l’heure où chacun·e s’interroge sur l’impact de ses déplacements, l’importance de transformer la perception de la petite reine est de taille.
Ma Ville à Vélo organise ainsi une multitude d’actions pour sensibiliser plus largement à la pratique cycliste, et consolider une véritable « culture vélo » populaire, en passant notamment par les arts : musique, littérature jeunesse et même un spectacle de marionnettes – spécialité de Charleville-Mézières.
« Le vélo a cet avantage qu’il peut accorder tous les centres d’intérêt. C’est un super objet de communication et de prétexte à la rencontre » s’enthousiasme le président de Ma Ville à Vélo. Dans l’atelier de l’association, il n’est ainsi pas rare de voir un avocat en train de réparer son VTC à côté d’un réfugié, ou une dame de 75 ans à côté d’un ado avec son BMX. Et autant de gestes pour réparer l’existant, alors que la durée de vie moyenne d’un vélo est de 7 ans, et qu’1,5 million de vélos sont jetés chaque année.
Vélorution
Les plus belles roues seront d’ailleurs de sortie vendredi 16 août pour la grande « Vélorution », organisée conjointement par Ma Ville à Vélo, Cabaret Vert et Pioche!, en partenariat avec Diffuz initiative Macif. « On sort tous·tes nos vélos un peu atypiques, nos vélos cargos, un vélo tall bike, tout en hauteur et assez impressionnant dans un cortège, les tandems, les grosses remorques, projette Antoine Pérardelle. On a vraiment envie que ce soit une belle fête pour célébrer tous les vélos, et les déplacements qui rendent heureux·se. »
Au programme, une parade colorée, déguisée et en musique, avec DJ perché sur un sound-system, le tout tracté par un vélo électrique, au cœur du peloton. Un tracé pensé pour emprunter de jolis parcours le long de la Meuse, peu connus par les touristes et les festivaliers. Sur les guidons, de petits fanions éco-responsables en osier bio de la région, d’élastiques faits à partir de chambres à air, et d’un drapeau conçu en voile de parapente du club de Revin, la ville d’à côté.
« Il faut que ça soit un joyeux bordel de gens heureux de partager ce moment de convivialité, de fêtes, de danse, de chant et tout ça à vélo » s’enflamme le bénévole en chef. « On a de la chance dans les Ardennes, c’est un territoire qui souffre, mais qui vaut le coup, avec des gens très attachants. On aime à dire que les Ardennes sont l’Eldorado du vélo, avec un petit peu de dénivelé, d’énormes forêts. Il y a encore tout à faire. » Première étape dans quelques jours, au départ du festival Cabaret Vert. Maillot vert pour tout le monde.
Retrouvez toutes les infos et participez au défi Vélorution au Cabaret Vert sur Diffuz, le réseau des actions bénévoles de la Macif .