L’ADEME et l’association Universal Love, engagée depuis 2004 pour défendre une industrie textile plus éthique et moins polluante, organise le 10 juin à VYV Festival un défilé ultra avant-gardiste. Des danseurs de voguing porteront les créations des designers les plus talentueux du moment, tous spécialisés dans l’upcycling. L’occasion de montrer que le combat pour la planète et pour les droits humains peut se faire dans la joie – et avec beaucoup de style.
Article en partenariat avec VYV festival.
Des danseurs de voguing qui défilent dans des looks survitaminés signés Freaky Rework, Georgie Salama, Atelier Eveil Ludique ou Maison Mourcel, le tout sur fond de rythmes afro caribéens mixés par DJ Bengala. C’est le programme du défilé Ethique c’est chic, organisé à VYV festival le samedi 10 juin, sous l’impulsion de l’association Universal Love.
L’objectif, c’est de montrer qu’une mode éthique et écologique peut s’avérer créative, contemporaine, festive, bref : ultra désirable. Comme l’explique Isabelle Quéhé, créatrice de l’association, « ces designers issus de la nouvelle génération, qui travaillent beaucoup autour du streetwear, prouvent que même à partir de matériaux déjà existants, on peut avoir un esprit de créateur ».
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Quand nous avons commencé à parler de mode éthique, en 2004, les gens ne comprenaient pas du tout le sujet
En marge de ce défilé festif, Universal Love présentera aussi l’exposition Le Revers de mon Look, qui nous met face à l’impact de nos habits sur la planète. Le parcours décortique tout le processus de fabrication, de la matière première à la filature, au tissage, à la conception et jusqu’à la fin de vie, en pointant les solutions pour mieux choisir nos vêtements.
Dans la société française, le sujet de la mode éthique commence à prendre de l’ampleur. Pour Isabelle Quéhé, un grand chemin a été parcouru à ce niveau-là ces dernières années. « Quand nous avons commencé à parler de mode éthique, en 2004, les gens ne comprenaient pas du tout le sujet », se souvient-elle.
« Depuis l’effondrement du Rana Plaza au Bangladesh en 2013, le grand public a pris conscience des conditions de la plupart des employées dans les grandes enseignes de textile, qui travaillent 12 heures d’affilée dans des conditions de misère et de mise en danger inacceptables. On ne peut plus dire qu’on ne sait pas », explique cette passionnée de mode. Mais si la jeunesse semble s’intéresser de plus en plus à ces sujets, les marques de fast fashion et leurs prix en chute permanente séduisent de plus en plus de consommateurs.
Militer dans la joie plutôt que dans l’anxiété
Le grand public commence aussi à mieux comprendre le coût écologique de cette industrie, tant sur la biodiversité qu’au niveau du réchauffement climatique. D’après les chiffres publiés par l’Ademe, la production textile émet chaque année 4 milliards de tonnes d’équivalent CO2 – c’est davantage que l’impact des vols internationaux et le trafic maritime réunis. La mode est le troisième secteur qui consomme le plus d’eau dans le monde, après la culture du blé et du riz.
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Après avoir été produits, nos vêtements continuent à nuire à la planète : les pantalons, robes et chemises en matière synthétique relâchent à chaque lavage des microfibres plastiques qui échouent dans la nature et les océans. 240 000 tonnes de microparticules sont ainsi relâchées dans l’environnement chaque année, l’équivalent de 24 milliards de bouteilles en plastique.
Certain·es pensent encore que la mode éthique coûte plus cher, mais ce n’est pas forcément le cas
Comment changer le regard du public sur la mode sans se montrer trop culpabilisant ou moralisateur ? Pour Universal Love, l’enjeu est de donner à voir des alternatives désirables. Toute l’année, l’association organise des défilés, des concours de création, des colloques pour provoquer une prise de conscience citoyenne dans la joie plutôt que dans l’anxiété.
Pour Isabelle Quéhé, l’objectif est de faire passer l’information, de donner à comprendre les problématiques liées à l’industrie textile et de laisser à chacun le choix de les traiter à sa manière. « Certains pensent encore que la mode éthique coûte plus cher, mais ce n’est pas forcément le cas. Il y a des solutions pour tout le monde : se vêtir essentiellement avec de la seconde main, acheter de façon raisonnée des vêtements plus durables… Je dirais qu’aujourd’hui, le plus important, c’est de consommer moins, et de se demander si on en a vraiment besoin avant d’acheter un vêtement », conclut la fondatrice d’Universal Love.
Le défilé Ethique c’est chic aura lieu à VYV Festival, à Dijon, le samedi 10 juin 2023. Rendez-vous à 19h10 sur la scène de la Friche.
Retrouvez plus d’informations sur la programmation de VYV Festival ici.