Longtemps perçue comme une cage dorée, la mode démontre peu à peu qu’elle prend au sérieux son impact environnemental et social. Attendue par de nombreux activistes et consommateur·ices, cette évolution vers une mode plus éthique a motivé la création, en 2018, de WeDressFair. « Notre mission : mener la société vers un nouveau modèle de consommation », nous confie Marie Nguyen, co-créatrice de cet e-commerce pas comme les autres.
Article réalisé en partenariat avec WeDressFair.
Aujourd’hui, difficile d’ignorer les problèmes posés par la fast-fashion, cette production du plus grand nombre de pièces possible, à bas coût, opérée par l’industrie de la mode et du textile pour vendre toujours plus. Et rares sont encore les marques à ne pas s’être adaptées à ce système, que ce soit dans le prêt-à-porter accessible, premium ou de luxe. Pourtant, celles-ci existent bel et bien et font de la résistance.
C’est du moins ce qu’ont réalisé Marie Nguyen et Antoine Coulaud, les deux fondateurs de WeDressFair. Cette plateforme de mode écoresponsable et vêtements éthiques regroupe aujourd’hui plus de 150 marques qui ont à cœur de proposer des pièces pleines de styles tout en se souciant de leur impact. « En tant que jeunes salariés, on s’est rendu compte que l’on soutient une entreprise et donc un système à chaque fois que l’on sort notre carte bleue. Nous est donc venue l’envie de soutenir avec le poids de notre argent des entreprises qui vont dans un sens qui nous paraît être le bon », rappelle Marie Nguyen.
Une mode écoresponsable est-elle possible ?
Le duo se lance alors dans une recherche digne d’une enquête pour d’abord lister les labels de mode qui font eux aussi ce travail, puis définir les termes et l’approche qui contribuent aujourd’hui à la renommée de leur projet. « On s’est aperçus que mode éthique ou vêtements écoresponsables sont des mots-valises, et que tout dépend d’où se place notre curseur », explique la co-créatrice.
Notre rôle est d’être un tiers de confiance pour les consommateurs
« On a donc mis en place une charte de sélection qui exige aujourd’hui que les marques que nous intégrons aient plus de 75 % de leurs collections qui soient écoresponsables, avec + de 90 % de matières écoresponsables, et qu’elles soient produites dans des pays où les usines de confection sont classées catégorie 1 ou 2 par la Confédération Syndicale Internationale. Celle-ci classe en effet les pays en 5 catégories de risques concernant le respect des droits humains au travail. « À partir de la catégorie 3, nous demandons des labels forts et reconnus », rajoute Marie Nguyen.
Un gage d’exigence et de transparence nécessaire puisque la traçabilité est l’une des épines pour qui cherche à changer sa consommation vestimentaire. Marie Nguyen : « Notre rôle est d’être un tiers de confiance pour les consommateur·ices. Les client·es viennent et restent parce qu’ils savent qu’on a fait des démarches de vérification ».
Un rapide tour sur la sélection de WeDressFair met à mal les majeures critiques qui sont adressées au moins depuis la fin des années 90 à la mode éthique, à savoir : des vêtements basiques ou aux relents trop « ethniques », à un prix élevé. Des points un peu désuets, mais qui ignorent surtout combien la création et la recherche de tendances font le lit de la surconsommation.
Une mode transparente pour réduire l’hyperconsommation
« Aujourd’hui, on a prouvé qu’une personne qui achète sur WeDressFair réduit le nombre de vêtements qu’elle achète, ce qui est énorme pour l’impact environnemental et social. Par conséquent, on a davantage les moyens d’acheter des vêtements un peu plus chers, qui vont durer plus longtemps et sur lesquelles on a des garanties de réparation », ajoute Marie Nguyen. Le nerf de la guerre dans un monde où l’idée de restreindre ses achats vestimentaires est souvent présentée comme radical, voire inapplicable.
C’est aussi notre rôle de proposer de nouvelles lois pour changer la donne
« WeDressFair est une entreprise militante, donc on a ce rôle d’éducation et de diffusion de l’information. Mais il faut aussi prendre en compte le versant politique. On a donc rejoint En Mode Climat, un groupe d’influence de plus de 500 entreprises où l’on propose des lois. Parce qu’il faut réguler l’arrivée des vêtements moins chers, et privilégier les réparations des vêtements déjà produits. C’est aussi notre rôle en tant que leader d’opinion d’éduquer et de proposer de nouvelles lois pour changer la donne », explique celle qui entend via sa plateforme sensibiliser à ces questions et donner accès au plus grand nombre à des informations claires sur le secteur textile.
Si la mode entendait ralentir des suites de l’épidémie de Covid-19, il semblerait que ce vœu pieu soit depuis tombé aux oubliettes. Du côté de la fast-fashion, le business as usual a repris de plus belle et les périodes de soldes ou autres journées particulières ne cessent de croître. Marie Nguyen : « Aujourd’hui, 50 % du chiffre d’affaires du textile français est fait lors de périodes de soldes. C’était 20 % en 2000 ».
Sur WeDressFair, les soldes ont lieu deux fois par an, pour finir les stocks à chaque fin de saisons, et sont souvent mises à prix libres ce qui permet au client d’acheter une pièce au prix qu’ils veulent. Proposer des pièces de qualité, en toute transparence, à un prix accessible, dans le respect du droit des travailleurs et travailleuses et de la planète : une profession de foi qui tient ses promesses et devrait inciter bien des acteur·ices de l’industrie.
Plus d’informations et offre de Noël sur WeDressFair.