Ce mercredi, la Ligue de protection des oiseaux a exposé 400 photos de dauphins à taille réelle sur l’esplanade des Invalides. Une opération médiatique pour interpeller le gouvernement et l’opinion publique sur la surmortalité des dauphins dans les eaux françaises. L’association demande une interdiction partielle de la pêche dans le golfe de Gascogne.
Depuis le début de l’hiver, plus de 400 cadavres de dauphins ont été retrouvés sur les plages françaises, de Biarritz à Concarneau. C’est la partie visible de l’iceberg pour l’observatoire Pelagis qui estime entre 5 000 et 10 000 le nombre de dauphins victimes des activités de pêche dans les eaux françaises. La Ligue de protection des oiseaux (LPO) a occupé l’esplanade des Invalides, mercredi 22 février, pour alerter sur cette situation.
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Des photos grandeur nature de 400 dauphins étaient exposées sur l’esplanade. La moitié représentait des animaux en pleine santé, les autres des cadavres mutilés ou morts asphyxiés dans des filets de pêche. « Morts ou vivants, ça dépend du gouvernement » explique la LPO dans un communiqué de presse.
Interdire partiellement la pêche, la « seule mesure efficace »
« L’océan se rougit du sang des dauphins et le monde regarde ailleurs » a déclaré le président de la LPO, Allain Bougrain-Dubourg, au micro de France info. L’organisation demande l’interdiction de la pêche dans certaines zones à risques du golfe de Gascogne pendant la période hivernale, la « seule mesure efficace » selon le Comité international pour l’exploration de la mer (CIEM).
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Cette opération médiatique intervient au cœur d’une bataille juridique débutée en 2019. À la suite d’un recours porté par 26 ONG, la Commission européenne avait émis un avis motivé en juillet dernier, demandant à la France de se conformer au devoir de protection des mammifères marins vulnérables. La LPO demande désormais à la Commission de saisir la Cour de justice de l’UE pour sanctionner financièrement la France en cas d’inaction. Le conseil d’État se prononcera aussi sur le sujet ce vendredi 24 février, à la suite d’une saisine des ONG Sea Shepherd et France Nature Environnement.
L’institut Pelagis estime qu’au rythme actuel, les dauphins pourraient disparaître du golfe de Gascogne d’ici 40 ans. Allain Bougrain-Dubourg appelle le gouvernement à « écouter les scientifiques, le droit, et l’opinion publique qui demandent à en finir avec ces massacres insupportables ».