« Les utopies d’aujourd’hui sont les évidences de demain ». Le recueil de nouvelles Les Utopiennes est sorti le vendredi 6 octobre en librairie. Il compile une trentaine de textes et d’illustrations qui nous plongent dans des futurs désirables, nourris de nos engagements présents. Un bol d’optimisme bienvenu qui met à l’honneur un exercice aussi rare que nécessaire : l’utopie.
La maison d’édition La Mer Salée nous donne des nouvelles de 2043. Elle a demandé à une trentaine d’écrivain·es et de citoyen·nes engagé·es de parler d’un monde dans lequel leurs utopies sont advenues. Résultat : une mosaïque de nouvelles, de poèmes, d’illustrations et de bandes dessinées qui, mis bout à bout, forment le monde des Utopien·nes. De la fin des GAFAM, à la mise en place d’un « service utopiste », ces dernier·es nous promènent dans leur quotidien, à la découverte de nouvelles manières d’habiter, de se nourrir, d’aimer, de vivre ensemble.
Tout ce qui est dans ce livre est possible
Au fil des pages, on retrouve des écrivaines aguerries – Sandrine Roudaut (Les Déliés), Ève Gabrielle (La part cachée du monde), Louise Browaeys (La Reverdie) –, aux côtés d’une diversité de personnalités inspirantes comme le champion de basket-fauteuil Ryadh Sallem, le chanteur Dominique A., la lycéenne Sana Ben Khelifa ou encore Rima Hassan, fondatrice de l’Observatoire des Camps de Réfugiés. Une véritable polyphonie.
Le pouvoir de l’utopie
Les histoires se suivent mais ne se ressemblent pas, chacune marquée de la plume et des engagements présents de son auteur·ice. L’économiste de la décroissance Timothée Parrique raconte dans une interview comment Bercy s’est transformé en « ministère du contentement ». Julie Mittelmann du Low-tech Lab décrit l’évolution d’un coup de foudre, dans une société où le « temps amoureux » a repris la place qu’il mérite. L’artiste Julianne Sedan a travaillé avec le géographe Damien Deville pour cartographier « l’archipel des utopies », mettant en image l’interdépendance et la richesse des liens qui se tissent au sein du monde vivant.
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L’utopie est un espace de liberté incroyable
« Tout ce qui est dans ce livre est possible » observe Sandrine Roudaut, autrice et cofondatrice de La Mer Salée. « La fiction influence le monde, elle formate nos normes culturelles et ce qui est collectivement désirable. Alors en tant qu’éditrice, j’ai une responsabilité à nourrir les imaginaires d’autres futurs. »
« Aujourd’hui, on sait quel monde on doit abandonner, sans savoir vers lequel aller. L’utopie permet de nourrir une intention positive, c’est un espace de liberté incroyable. Elle nous montre des choses qu’on ne s’autorise pas à penser d’habitude, et nous offre cette capacité de voir par-delà le présent. On a grandement besoin de désirer le futur ».
Les Utopiennes. Des nouvelles de 2043, publié en octobre 2023, aux éditions La Mer Salée.