Le monde de la culture, meilleur exemple de résilience ? C’est en tout cas ce que démontre le festival We Love Green : après une année et demi d’incertitudes, et l’annulation de son édition 2021, l’événement green parisien déplace une partie de sa programmation à Wonderland du 10 au 12 septembre pour « faire vivre le projet malgré tout en cette rentrée ».
Après une mini-édition à Bordeaux fin août, et avant Arles du 16 au 18 septembre, c’est à Paris que We Love Green déploie sa programmation de chefs, de conférences et d’humour prévue au bois de Vincennes les 10, 11 et 12 septembre. Et quoi de plus naturel que de l’installer à Wonderland, le lieu hybride et éphémère ouvert par l’équipe du festival dans le 20e arrondissement de Paris jusqu’au 3 octobre ?
Dans cet espace « d’urbanisme transitoire », qui deviendra par la suite une forêt urbaine, Wonderland a rapidement intégré l’architecture de l’événement parisien, tout comme les usages qui ont fait son exemplarité : serre urbaine, green lab, valorisation des déchets (compost, huiles, mégots), aucun plastique à usage unique, gradins nature, biocarburant… « C’est un mini We Love Green », acquiesce Najma Souroque, responsable du développement durable.
Mini We Love Green
Alors, en y déplaçant la programmation de son « think tank », We Love Green a mis les petits plats dans les grands. L’écologie d’abord, puisque l’on retrouvera les grandes figures des combats pour la mer (Lamya Essemlali, directrice de Sea Shepherd France), de la mode durable (Catherine Dauriac, présidente de Fashion Revolution) avec « un défilé un peu décalé », de la préservation de la biodiversité avec l’équipe du collectif On Est Prêt, qui expliquera son combat contre la « 6e extinction de masse ».
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L’humour, c’est une bonne manière de faire passer les idées de manière un peu plus corrosive.
Également sur scène, la militante Camille Etienne et le paléoclimatologue Jean Jouzel décrypteront le rapport du Giec ; Emmanuel Gagnier, journaliste à Cash Investigation, et Lucie Pinson, directrice générale de l’ONG Reclaim Finance et « prix Nobel » de l’environnement 2020, aborderont les modèles de finance verte ; et Gaël Musquet, hacker et météorologue, ses travaux de prévision et de prévention des catastrophes naturelles. L’ONG Amnesty International viendra, elle, exposer les conséquences de l’affaire Pegasus.
Africa 2020
Plusieurs capsules d’humour viendront ponctuer les conférences au fil de l’événement. Le week-end commencera d’ailleurs par une grande soirée comedy confiée aux talents du Paname Comedy Club. « L’humour, c’est une bonne manière de faire passer les idées de manière un peu plus corrosive. Et sur l’écologie, de simplifier et de remettre en perspective des informations parfois complexes, explique Najma Souroque. Et puis ça met en lumière certains comportements. On espère que le public sera au rendez-vous. »
We Love Green devait laisser une grande place à la saison Africa 2020, le festival déplace donc ici de nombreux temps forts. À commencer par la projection du film The Great Green Wall, qui traite de la grande muraille verte érigée dans le Sahara et le Sahel. Le podcast des Suds contemporains Afrotopiques y enregistrera une émission avec la militante tchadienne Hindou Oumarou Ibrahim, et l’architecte et anthropologue Sénamé Koffi exposera son travail sur les villes de demain et son projet d’HubCité, développé à Lomé, au Togo.
Le soir, l’événement se poursuit à La Bamba, au du Parc Floral, avec une grande soirée confiée au festival ougandais Nyege Nyege, caisse de résonance des avant-gardes musicales africaines, et invité de We Love Green dans le cadre d’Africa 2020. On remarque notamment la présence de l’excellente DJ ougandaise Kampire, de sa consœur parisienne DJ Pö, de la famille marseillaise Maraboutage, ou encore de la furieuse collaboration entre la chanteuse kenyane MC Yallah et le beatmaker français Debmaster.
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