Des chercheurs et chercheuses espagnols viennent de publier une étude démontrant que les arbres en ville permettent de lutter activement contre les décès liés aux vagues de chaleur. L’occasion de pointer les lacunes de l’adaptation des grandes métropoles européennes aux dérèglements climatiques.
Une étude publiée dans The Lancet, ce mercredi 31 janvier, apporte un argument supplémentaire aux partisans de la végétalisation des villes. Planter davantage d’arbres dans les agglomérations permettrait de réduire d’un tiers les décès prématurés pendant les canicules. C’est la première fois qu’un rapport tisse un lien direct entre couverture végétale des villes et surmortalité liée aux vagues de chaleur.
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Un travail de modélisation a été conduit par les chercheurs et chercheuses de l’Institut mondial de santé de Barcelone sur les données de 93 villes européennes. Sur les 6700 décès prématurés attribués aux vagues de chaleur au cours de l’année 2015, plus d’un tiers auraient pu être évités si la couverture végétale des villes avait été de 30%, contre 14,9% aujourd’hui. L’étude appelle donc à doubler le taux de végétalisation des zones urbaines, en plantant des arbres ou en aménageant des espaces verts.
Lutter contre les « îlots de chaleur »
Les auteur·ices de l’étude montrent que l’omniprésence d’asphalte et l’usage de matériaux qui conservent la chaleur conduisent les villes à devenir de véritables « îlots de chaleur », peu résiliants face aux canicules. Ainsi, le mois d’août 2015 a vu les températures des centres-villes augmenter d’en moyenne 1,5°C au-dessus de celles des campagnes environnantes.
Tamar Lungman, co-auteur de l’étude, espère que son rapport alimentera le plaidoyer pour « rendre nos villes plus vertes ». Il a d’ailleurs rappelé dans un communiqué que la végétalisation des villes comportait beaucoup d’autres bienfaits comme l’amélioration de la santé mentale des habitant·es ou la réduction des risques de maladies cardiovasculaires.