C’est fait ! Le voilier cargo de la chocolaterie-torréfaction bretonne Grain de Sail a quitté les côtes bretonnes le 18 novembre. Direction les Caraïbes pour s’approvisionner en cacao et grains de café, après un passage à New York pour livrer du vin bio français. Une étape importante dans le projet maritime décarboné que poursuit la société bretonne depuis sa création.
Dix ans que les frères Barreau attendaient ce moment. Mercredi 18 novembre, leur voilier cargo Grain de Sail a quitté le port de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) pour traverser l’Atlantique. Une étape importante pour les deux entrepreneurs bretons qui, depuis 2010, poursuivent un objectif : produire en Bretagne des cafés et chocolats d’exception, dans le respect de l’environnement.
C’est en 2013 que Grain de Sail commence sa production de café au bord de la rivière de Morlaix (Finistère), avant de diversifier ses activités avec une chocolaterie en 2016. L’entreprise emploie aujourd’hui une trentaine de personnes et a enregistré un chiffre d’affaires de 3,45 millions d’euros en 2019. Aujourd’hui, les produits de Grain de Sail sont distribués dans environ 600 magasins et épiceries.
Les émissions de CO2 d’une tablette de chocolat divisées par 17
En 10 ans, les deux frères n’ont jamais changé de cap. « D’une idée qui peut paraître utopique, on a fait une entreprise qui marche », assure Olivier Barreau à 20 Minutes. Et cette belle réussite entrepreneuriale leur a permis de dégager des fonds pour construire ce voilier cargo. Une conception de deux ans estimée à environ 2 millions d’euros.
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Long de 24 mètres de long, le voilier peut transporter jusqu’à 50 tonnes de marchandises. Un moyen de transport totalement décarboné qui se uniquement à la force du vent, s’appuyant sur un petit moteur auxiliaire de 115 CV en cas de mer plate. « C’est un bateau autonome en énergie. On a des panneaux solaires, des hydrogénérateurs, des éoliennes », décrit Loïc Briand, capitaine du voilier, à France Bleu. « Sur une tablette de chocolat, on divise par 17 les émissions de CO2 par rapport à un transport classique », ajoute-t-il.
Le voilier vient donc de quitter les côtes bretonnes ce 18 novembre. Et pas question de partir à vide. Dans les cales, des bouteilles de vin français bio destiné au marché américain, notamment les bars et restaurants new-yorkais. Puis, direction la République Dominicaine pour charger le voilier en café et en cacao bio. Ces matières premières seront utilisées dans les ateliers de Morlaix à la fabrication des tablettes de chocolat et de café moulu. Au total, la boucle devrait durer entre trois et quatre mois.