En Loire-Atlantique, une banque d’images pas comme les autres montre le bout de son nez. Loin des mastodontes comme Shutterstock, Getty Images ou Unsplash, la plateforme Amunta fait le pari de valoriser la photographie locale et authentique. Derrière ce projet, Thomas Pasquier, web-designer de formation et surtout photographe de passion.
Cet article est écrit en partenariat avec Amunta.
« Combien de fois, au moment d’illustrer un discours ou un article, on finit par choisir une photo par défaut, pour faire beau ? » Thomas Pasquier connaît bien cette situation. Dans ses différents boulots, le web-designer de formation s’est parfois perdu sur des banques d’images en ligne pour trouver la photo qui apportera ce petit plus à un texte. Et puis rien. « On finit par choisir une belle forêt canadienne pour illustrer un article qui parle d’une actualité locale, alors que ça n’a rien à voir. »
« Je contribue à une sorte d’économie circulaire »
Un exercice d’autant plus douloureux pour ce Nantais passionné de photographie, qui pointe le sentiment « d’hypermondialisation » véhiculé par les photos de sourires ultra bright, forcés et taillés pour le marketing, des banques d’images. Fort de ce constat, Thomas Pasquier décide de changer les choses, au moins à son échelle, et amorce le projet Amunta.
L’idée est simple : créer une banque d’images de photographies locales, réalisées par des photographes de la région, qui connaissent bien le territoire. Les entreprises et collectivités territoriales, souvent en panne d’inspiration lorsqu’il s’agit d’illustrer leurs propos, achètent ensuite une photo de leur territoire, réalisée par un professionnel. « Je contribue à une sorte d’économie circulaire, commente l’entrepreneur. Les entreprises du coin achètent des photos à des photographes indépendants. C’est un cercle vertueux. »
Plus qu’une banque d’image, un apporteur d’affaires au service du territoire
« Peut être qu’au bout de la rue, il y a un indépendant qui essaie de vivre de son art. »
Par ailleurs, Amunta veut se positionner comme « apporteur d’affaires » pour ces photographes, en les mettant en relation avec des entreprises ou des collectivités pour des besoins précis. « C’est un service 100% gratuit. Je ne prends aucune commission. L’objectif est de soutenir encore un peu plus les photographes indépendants. » Une manière supplémentaire de renforcer ce cercle vertueux, mais aussi de recréer du lien social sur les territoires. « Aujourd’hui, quand on achète une photo sur une banque d’images, on a de fortes chances de rémunérer un photographe à l’autre bout de la planète. Ce n’est pas forcément une mauvaise chose, mais peut être qu’au bout de la rue, il y a un indépendant qui essaie de vivre de son art. »
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Pour le lancement d’Amunta fin octobre, Thomas Pasquier a mis la main à la pâte. « J’ai tout fait par moi-même, sur mes fonds propres », raconte-t-il. De la construction du site aux premiers contenus, le photographe n’a pas ménagé ses efforts. Aujourd’hui, neuf villes ont été photographiées autour de Nantes. « Dans un rayon de moins de deux heures de route, j’ai une multitude villes, de paysages à photographier. Si j’arrive à mobiliser d’autres photographes, le contenu de la plateforme peut très vite devenir conséquent », assure-t-il.
La photographie, une discipline à préserver
Et pour accélérer le développement d’Amunta, Thomas Pasquier a récemment lancé une campagne de financement participatif. « L’idée est de financer mes prochains déplacements, mais aussi d’acheter de nouvelles photos dans plusieurs grandes métropoles comme Bordeaux, Lyon et Paris », explique-t-il. Si la cagnotte dépasse l’objectif initial, fixé à 3 000 euros, le photographe souhaite également organiser des expositions photo, mais aussi des ateliers pour le grand public dans plusieurs villes de France. Toujours avec ce même objectif de soutenir et encourager la photographie locale et indépendante. « La photographie est une discipline en danger. Il faut absolument la remettre en avant, la soutenir et la valoriser », conclut-il.
Pour participer au financement participatif, cliquez ici.