Populaire depuis plusieurs années dans certains pays comme le Canada ou le Royaume-Uni, le contenant nomade gagne du terrain en France. Parmi les pionniers du marché se trouve Qwetch, une société provençale qui colore depuis 10 ans les rayons de plusieurs enseignes spécialisées avec ses gourdes, théières, boîtes repas et autres accessoires réutilisables. Un succès bleu-blanc-rouge qui s’appuie sur la place grandissante du zéro-déchet dans nos quotidiens.
« Quand je me suis lancé en 2010, personne n’y croyait à cette idée de contenant nomade. Aujourd’hui, on vend plus de deux millions de produits par an, et on double nos chiffres chaque année ! » Lorsqu’il raconte l’histoire de Qwetch, Stéphane Miquel ne cache pas sa fierté.
C’est qu’en dix ans, la petite entreprise située à Aix-en-Provence a parcouru un sacré bout de chemin. De la « théière nomade rapportée d’un voyage en Chine » aux boîtes repas isotherme, l’entreprise fourmille d’idées. Avec en ligne de mire un objectif bien précis : proposer des contenants nomades, sains et alternatifs aux produits plastiques et jetables.
Un pari sur l’avenir
Stéphane Miquel milite depuis de nombreuses années en faveur d’une consommation plus durable pour lutter contre la pollution. En 2010, il quitte son job de directeur commercial pour fonder Qwetch. « Une évidence » , selon lui, tant les enjeux relatifs au zéro-déchet ne peuvent plus attendre. « Les désastres du plastique sur la santé et sur l’environnement ne sont plus à démontrer, explique-t-il. En Méditerranée, près de 230 000 tonnes de plastique sont jetées chaque année. » D’où l’idée de proposer à tous un contenant alimentaire nomade et réutilisable pour tous les usages.
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« Les Français ont doublé leurs dépenses en produits non emballés en 2019. »
Si, aujourd’hui, la marque est en bonne position dans les rayons de boutiques spécialisées comme Biocoop, Naturalia ou La Vie Claire, le travail d’éveil des consciences pour passer du jetable au durable a été conséquent. « Qwetch, c’était avant tout un pari sur l’avenir et sur l’évolution des comportements et des usages », avoue Stéphane Miquel. Pour ce dernier, « la vague du contenant durable » a mis plus de temps à arriver dans l’Hexagone que dans certains pays, notamment le Canada ou le Royaume-Uni.
Loi anti-gaspi et avènement du vrac
« La France est un diesel, s’amuse-t-il. On a mis du temps à être pris au sérieux. » Le point de bascule, Stéphane Miquel le situe que très récemment. « Le zéro-déchet, les produits durables et le vrac ont désormais le vent en poupe, remarque-t-il. En 2019, les Français ont doublé leurs dépenses en produits non emballés tous circuits confondus par rapport à 2018. »
Une boisson moins chère si elle est servie dans un contenant réutilisable.
À cette prise de conscience collective s’ajoute un engagement de l’exécutif. En témoigne la loi anti-gaspillage, adoptée en janvier 2020, dont l’un des cinq grands objectifs est la sortie du plastique jetable. Depuis le 1er janvier, il est ainsi possible de se faire servir une boisson à emporter dans son propre contenant. En retour, le commerçant est tenu de proposer une tarification plus basse. « Sur le plan environnemental, c’est du bon sens, commente le fondateur de Qwetch. La personne qui souhaite éviter de générer un déchet peut le faire sans contrainte particulière. Cette mesure prône également une certaine liberté d’action. »
Aujourd’hui, Stéphane Miquel est plutôt optimiste concernant la démocratisation du zéro-déchet. « On va dans la bonne direction », lance-t-il. Pour autant, pas question pour le fondateur de Qwetch de se reposer sur ses lauriers. À ce titre, le travail de pédagogie et de démocratisation du contenant réutilisable reste en haut de la liste de ses priorités. « Les contenants nomades ne font pas vraiment partie de la culture occidentale. Heureusement, les mentalités changent », conclut-il.