Les député·es écolos ont annoncé qu’ils et elles allaient s’attaquer à l’aviation privée. Le groupe EELV déposera en effet une proposition de loi visant à interdire l’usage des jets privés sur le territoire français.
Les députés EELV veulent « ramener les riches sur Terre », des mots de Julien Bayou. Le groupe écologiste à l’Assemblée nationale a annoncé qu’il allait profiter de sa niche parlementaire afin de déposer une proposition de loi visant à interdire les trajets en jets privés sur le territoire français. « C’est la mesure qui pénalise le moins de monde, mais qui produit le maximum d’effets pour le climat et l’atmosphère », a expliqué le groupe lors d’une conférence de presse pour annoncer le futur dépôt de la proposition. L’interdiction concernerait également les avions d’affaires, qui embarquent moins de 60 personnes.
Le but de la mesure est donc de limiter les effets de l’aviation privée sur le changement climatique. La France est en effet le premier marché d’Europe pour les jets privés. En 2021, on a enregistré près de 250 000 mouvements dans l’hexagone. Le chiffre est en hausse de 2,5% par rapport à 2019. La crise du Covid ou bien la hausse des prix du carburant n’ont absolument pas entamé cette croissance. La France se situe néanmoins bien loin des États-Unis, qui dominent encore largement le marché, en représentant 90% de l’activité totale du secteur.
Une adoption qui sera difficile
En poids total, les vols privés représentent bien moins d’émissions que les avions de ligne, en raison du faible nombre de trajets. Ils représentent en effet 1,7% du bilan carbone du secteur de l’aviation. Mais un même voyage effectué via une compagnie classique pollue tout de même 10 fois moins que s’il était réalisé en jet. Le groupe écolo à l’Assemblée nationale précise également que 41% des trajets d’avions privés se font à vide, augmentant encore la facture carbone de ces déplacements.
À lire aussi : Polluants éternels : une enquête révèle que des milliers de lieux sont contaminés en Europe
Si aucune date de vote n’a encore été définie, l’équation s’annonce complexe pour le groupe écologiste. Pour faire adopter la proposition, il devra compter sur les voies d’autres groupes, allant au-delà de la gauche à proprement parler. Le groupe de la majorité à l’Assemblée nationale a en effet marqué son opposition à la mesure. Le ministre de la transition écologique l’a même qualifié d’« écologie du buzz ». La bataille législative aura donc lieu en avril.