Mercredi 17 février, le voilier-cargo de Grain de Sail a accosté à Nantes avec, dans ses cales, 33 tonnes de chocolat en provenance de République dominicaine. La fin d’une transatlantique longue de trois mois qui aura permis à l’entreprise bretonne de tester la viabilité de son projet maritime décarboné.
Il avait quitté Saint-Malo en novembre dernier avec dans ses cales 15 000 bouteilles de vin bio français à destination des cavistes et restaurateurs de New-York. Le cargo à voile Grain de Sail a accosté, mercredi 17 février, à Nantes avec 33 tonnes de cacao bio en provenance de République dominicaine.
« Cette première traversée était un exercice pour démontrer qu’un transport maritime plus respectueux de l’environnement est possible », a déclaré Loïc Briand, directeur général de Grain de Sail, à l’AFP. La compagnie bretonne prévoit une deuxième transatlantique en avril prochain. Cette fois, Grain de Sail compte ramener deux tonnes de café en plus de 36 tonnes de chocolat.
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Grain de Sail a commencé a produire du café au bord de la rivière de Morlaix en 2013, avant de diversifier ses activités dans une chocolaterie en 2016. L’entreprise emploie aujourd’hui une trentaine de personnes et a enregistré un chiffre d’affaires de 3,45 millions d’euros en 2019. Les produits de Grain de Sail sont distribués dans environ 600 magasins et épiceries.
Une nouvelle traversée dès le mois d’avril
En 10 ans, les deux frères n’ont jamais changé de cap. « D’une idée qui peut paraître utopique, on a fait une entreprise qui marche », assurait Olivier Barreau à 20 Minutes. Et cette belle réussite entrepreneuriale leur a permis de dégager des fonds pour construire ce voilier cargo. Une conception de deux ans estimée à environ 2 millions d’euros.
Long de 24 mètres de long, le voilier peut transporter jusqu’à 50 tonnes de marchandises. Un moyen de transport totalement décarboné qui se déplace uniquement à la force du vent, s’appuyant sur un petit moteur auxiliaire de 115 CV en cas de mer plate. « C’est un bateau autonome en énergie. On a des panneaux solaires, des hydrogénérateurs, des éoliennes », décrit Loïc Briand, capitaine du voilier, à France Bleu. « Sur une tablette de chocolat, on divise par 17 les émissions de CO2 par rapport à un transport classique », ajoute-t-il.
Grain de Sail envisage désormais de construire un deuxième cargo en 2022, pouvant transporter jusqu’à 250 tonnes de marchandises. Par ailleurs, l’entreprise bretonne compte étendre ses activités : après l’ouverture d’une nouvelle usine à Morlaix en juin prochain, elle réfléchit à construire une nouvelle chocolaterie à Dunkerque (Nord) début 2022 et de porter progressivement sa flotte de cargo à trois navires d’ici cinq ans.