Dernière ligne droite pour les porteurs de projets engagés dans le centre de la France : les candidatures pour intégrer le programme d’incubation de la Compagnie Rotative se clôtureront le 20 juin prochain. Depuis deux ans, l’entité innovation du groupe de médias Centre France (L’Écho Républicain, La République du Centre, La Montagne etc.) accompagne les acteurs de la région à structurer et lancer leur projet média à impact. Explications avec Raphaël Poughon, directeur de la structure.
Comment et quand est né la Compagnie Rotative ?
« Valoriser le centre de la France, c’est un enjeu énorme. »
Raphaël Poughon : Depuis plusieurs années, le Groupe Centre France souhaite se transformer et s’investir plus activement sur son territoire. Aujourd’hui, ce groupe média, qui détient notamment L’Écho Républicain et La Montagne, est présent sur quatre régions et quinze départements dans le centre de la France, une zone particulièrement marquée par l’exode des populations. L’enjeu pour valoriser cette région est donc énorme.
Au sein du groupe, il existe un grand nombre de ressources. Des compétences journalistiques, mais aussi des filiales événementielles, des solutions en communication, en édition, en formation professionnelle ou encore en distribution. On a décidé de capitaliser là dessus pour accompagner activement les projets qui naissent un peu partout sur notre territoire. C’est dans ce contexte qu’est née la Compagnie Rotative.
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Dès le départ, l’idée a été de se focaliser sur les acteurs du changement qui œuvrent au service des territoires. Au quotidien, on développe des coopérations entre des citoyens, des entrepreneurs, des organisations et des associations qui souhaitent innover, se transformer et développer de nouveaux projets à impacts positifs pour l’environnement et pour la société dans son ensemble.

Parmi vos différentes actions, vous avez créé un programme d’incubation de six mois pour aider les porteurs de projets média à impact. Quelles sont les conditions requises pour profiter de cet accompagnement ?
« On a rencontré une personne de 78 ans qui voulait ouvrir un tiers-lieu transgénérationnel dans un ancien monastère. »
Au départ, nous acceptions des projets de toute la France mais, depuis cette année, le programme d’incubation s’adresse exclusivement aux projets à impact positif sur le territoire couvert par le groupe Centre France. Des projets qui apportent des solutions ou des pistes concrètes pour répondre aux grands sujets sociaux et environnementaux. À tous les porteurs de projet, notre première question est la suivante : sur quel objectif de développement durable comptez-vous apporter une solution ? La réponse peut aller de l’idée jusqu’à la solution un peu plus avancée.
Les porteurs de projets viennent d’horizons très variés. On a récemment rencontré une personne de 78 ans qui animait une association de retraité ayant pour projet de monter un tiers-lieu hybride et transgénérationnel dans un ancien monastère. Son objectif ? Recréer du lien social et valoriser le territoire.
Plus récemment, nous avons accompagné une ancienne directrice RSE souhaitant monter un média autour du partage d’expériences de personnes âgées, un couple souhaitant ouvrir un tiers-lieu écolo dans une ancienne station de ski du Puy-de-Dôme et un ancien charpentier qui monte un projet de réutilisation d’emballages alimentaires. Tous les porteurs de projets se retrouvent sur un point : ils souhaitent retrouver du sens dans leur vie tout en ayant un impact sur leur quotidien et leur territoire.
Concrètement, comment s’organise cet accompagnement ?
Nous avons une approche très communautaire. Chaque porteur de projet a un parrain ou une marraine parmi les collaborateurs du groupe. L’objectif est simple : créer du lien entre les gens pour favoriser le partage d’expériences. Dans les faits, ça marche super bien. Les parrains et marraines sont super impliqués dans les projets qu’ils suivent. Les porteurs de projets ont aussi une coach dédiée, qui organise des points réguliers avec eux.
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Une fois que nous avons identifié leurs besoins, nous proposons plusieurs choses : des ateliers collectifs, des rencontres avec des experts, des rendez-vous et conférences, des ateliers en ligne…
Le centre de la France fait partie des territoires à faible densité de population. Où en est-on aujourd’hui ? Constatez-vous une évolution positive de la démographie et, du même coup, de nouveaux projets qui se lancent ?
« S’investir pour son territoire et contribuer au bien commun. »
Aujourd’hui, le territoire est en pleine évolution. Les gens vont de plus en plus vers le local, la proximité, les modes de vie plus raisonnés. Dans cette région traversée par la diagonale du vide, on constate une explosion des ventes de maisons de campagne. C’est objectif et factuel.
Inévitablement, ce nouvel élan amène de nouveaux projets. Les gens veulent s’investir pour leur territoire, contribuer au bien commun. Du côté des collectivités, l’enjeu est énorme. Nombreuses sont celles qui voudraient accompagner ce mouvement, mais qui manquent encore de moyens et de ressources. Peu à peu, ça se structure, mais le retard à combler est important. Heureusement, des fonds commencent à être fléchés vers des projets à impact sur le territoire. Ces nouveaux financements sont autant d’opportunités supplémentaires pour lancer des projets. Les gens en ont envie mais, surtout, ils en ont besoin.
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