La Fashion Revolution Week est le plus grand rassemblement activiste de la mode, pour sept jours d’action. L’événement a lieu chaque année en commémoration de l’anniversaire de l’effondrement de l’usine Rana Plaza, le 24 avril 2013 à Dacca au Bengladesh. Cette année, la campagne, intitulée MONEY FASHION POWER, se déroule du lundi 18 au dimanche 24 avril.
En France, à Paris, Marseille, Clermont-Ferrand, Lyon, Rennes et Nantes, Fashion Revolution organise un grand panel de conférences et de talks avec des personnalités inspirantes, des asso
ciations et ONG partenaires, des économistes, des chercheurs internationaux et des professionnels du textile. Parmi les sujets abordés : qu‘est-ce que l‘upcycling ? Quel est le véritable coût d‘un vêtement ? Pourquoi la mode éthique coûte-t-elle si cher ? Comment différencier greenwashing et action concrète ?
Les organisateurs proposent également des ateliers pour sensibiliser le plus grand nombre aux impacts de nos vêtements et aux solutions qui existent, pour consommer moins, mais mieux. Par exemple, à Nantes, un atelier sera consacré à la fabrication de petits accessoires à partir de chutes de tissu, sans machine à coudre. À Paris, un autre atelier sera dédié à la réparation de vêtements. Et si vous n‘êtes dans aucune des villes accueillant des événements, une grande partie des discussions ont aussi lieu sur zoom, gratuitement.
Interpeller les marques et décideurs, trouver des alternatives
« Les grandes marques produisent trop et trop vite, poussant le grand public à la surconsommation. Pendant ce temps, la majorité des personnes qui fabriquent nos vêtements ne sont pas suffisamment payées pour répondre à leurs besoins fondamentaux. »
Le thème de la Fashion Revolution Week choisi pour 2022 est MONEY FASHION POWER. Inspiré du fanzine d’archives du même nom, ce thème part du constat que l’industrie de la mode actuelle repose sur l’exploitation du travail et des ressources naturelles. « La richesse et le pouvoir sont concentrés dans les mains de quelques-uns. La croissance et le profit sont récompensés, quel que soit l‘impact humain et environnemental. Les grandes marques produisent trop et trop vite, poussant le grand public à la surconsommation. Pendant ce temps, la majorité des personnes qui fabriquent nos vêtements ne sont pas suffisamment payées pour répondre à leurs besoins fondamentaux. Et ressentent déjà les effets de la crise climatique, que l’industrie de la mode alimente », développe le communiqué de Fashion Revolution.
« À l’aube de notre neuvième année d’existence, nous revenons à notre cœur de métier. Nous dénonçons les profondes inégalités, les abus sociaux et environnementaux dans les chaînes d’approvisionnement de la mode. De la répartition inégale des bénéfices à la mode surproduite et facilement jetée, en passant par les déséquilibres de pouvoir qui empêchent l’inclusion. D’autre part, de nouveaux créateurs, penseurs et professionnels inspirants du monde entier remettent en question le système en proposant des solutions et des modèles alternatifs. La Fashion Revolution Week, c’est tout cela, scruter et célébrer la mode, au niveau mondial et local, où que vous soyez », précise Orsola de Castro, cofondatrice et directrice artistique mondiale de Fashion Revolution.
Tout au long de la Fashion Revolution Week, l‘idée est de poser les bases pour de nouvelles lois sur les salaires de subsistance pour les personnes qui fabriquent les vêtements. Les marques sont encouragées à se détourner de la croissance sans fin. Les consommateurs, eux, sont incités à examiner la valeur réelle de ce qu‘ils achètent. Pour s’impliquer, Fashion Revolution fournit des outils pour permettre à chaque personne qui le souhaite d’écrire à des personnalités politiques sur le sujet de l‘éthique de la mode, d’exiger une plus grande transparence dans la chaîne d’approvisionnement, de soutenir les petites entreprises pionnières… L‘intégralité du programme à retrouver ici.
Fashion Revolution Week, MONEY FASHION POWER, du 18 au 24 avril.