À Grenoble, l’installation prochaine d’un KFC dans le centre-ville fait grincer des dents. Dans une lettre ouverte adressée au directeur général de la chaîne en France, deux élus dénoncent un projet « exportateur et importateur de pollutions, générateur de déchets, proposant des produits standardisés sans lien avec les filières locales vertueuses ».
La mairie grenobloise peut-elle faire plier un géant de la malbouffe ? Alors que KFC convoite le local de l’ancien bar Le France, à l’angle du cours Jean-Jaurès et de l’avenue Alsace-Lorraine à Grenoble, deux élus ont publié un courrier dans lequel ils enjoignent la chaîne à renoncer à son projet.
La lettre, relayée par le maire de Grenoble Eric Piolle, a été rédigée par Sandra Krief, conseillère municipale en charge de la condition animale, et Maxence Alloto, adjoint aux commerces, à l’artisanat, à l’économie locale et à la vitalité de la proximité. Elle est adressée à Cédric Losdat, directeur général de KFC France, et souligne dès les premières lignes que la ville de Grenoble n’est « absolument pas favorable » à l’installation de ce restaurant sur son territoire.
Un modèle économique non vertueux qui précarise les employés
Le modèle alimentaire de KFC est basé sur l’exploitation animal intensive avec des conditions désastreuses
« À l’heure où notre tissu commercial doit faire face à l’une des plus graves crises de son histoire, nous regrettons vivement ce projet d’implantation de la chaîne KFC à Grenoble. Alors que le commerce doit se réinventer, autour des savoir-faire, des circuits courts, des synergies avec les autres secteurs de l’économie locale, de la préservation des ressources, vous proposez un projet exportateur et importateur de pollutions, générateur de déchets, proposant des produits standardisés sans lien avec les filières locales vertueuses », écrivent les élus. Sont également pointés du doigt le modèle économique « non vertueux » et les conditions de travail qui « précarisent les employés ».
Sandra Krief et Maxence Alloto dénoncent le modèle alimentaire de KFC « basé sur l’exploitation animale intensive, avec des conditions désastreuses sans prise en compte du bien-être animal ». Une logique complètement contraire aux ambitions de la ville qui vise le 100% bio et local pour sa restauration collective « le plus rapidement possible ».
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Interrogés par Le Figaro, les deux élus admettent être bien démunis face à la volonté du géant américain. La mairie n’a pas le pouvoir de contester l’achat d’un fonds de commerce sur son territoire. Elle dispose bien d’un droit de préemption pour acquérir un bien, mais cette opération n’est pas possible dans le cas de la vente d’un fonds de commerce. « Actuellement, nos outils sont limités, coûteux et parfois lourds à mettre en œuvre », expliquent Sandra Krief et Maxence Alloto au quotidien.